La campagne électorale pour l'élection présidentielle malienne s'achèvera ce vendredi 27 juillet dans un contexte de forte concurrence entre les différents candidats qui avaient multiplié durant trois semaines les initiatives et les actions de proximité afin de convaincre les Maliens d'adhérer à leurs projets de société et de se rendre massivement aux bureaux de vote le jour du scrutin. Les 24 candidats au premier tour du scrutin présidentiel du 29 juillet avaient mobilisé tous les moyens d'information et de communication, notamment les médias et les réseaux sociaux, pour présenter aux populations leurs programmes électoraux, ont rapporté des titres de la presse malienne. Les prétendants à la magistrature suprême avaient animé des meetings et effectuaient des tournées dans les différentes régions afin de convaincre les électeurs de l'importance de ce rendez-vous électoral pour le pays. Le président candidat Ibrahim Boubacar Keita et son principal opposant, Soumaïla Cissé, considéré comme le chef de file de l'opposition, avaient sillonné l'ensemble du pays pour être au plus près des électeurs, de façon à sortir des grandes villes. La même démarche avait été suivie par d'autres postulants, à l'exemple de Cheick Modibo Diarra, qui avait mené, selon la presse malienne une campagne électorale réussie marquée par des actions originales, telles que des rencontres ciblant des catégories de la société malienne en vue de s'enquérir de leurs préoccupations et attentes. Les équipes de campagne des 24 candidats avaient rivalisé également sur les réseaux sociaux et sur les antennes de radio locales. Des médias publics et privés ont organisé pour la première fois au Mali, des débats sur le scrutin avec la présence de certains candidats et de leurs staffs. Sur le plan organisationnel, les autorités maliennes ont annoncé avoir pris toutes les mesures nécessaires pour le bon déroulement de ce scrutin. Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a assuré, lundi, à l'issue d'une réunion portant sur les derniers préparatifs, que le gouvernement veille scrupuleusement pour la transparence du processus électoral et la mise en place des moyens nécessaires. Réagissant à des accusations de l'opposition sur l'existence d'un second fichier électoral, il a affirmé "qu'il n'y a qu'un seul fichier électoral, celui qui a été audité en fin avril et sur la base duquel les listes électorales et les cartes d'électeurs ont été imprimées". Le Premier ministre a invité les électeurs à consulter les listes électorales qui sont maintenant affichées dans les bureaux de vote. "Tout le monde pourra constater qu'il n'y pas d'électeurs fictifs", a défendu M. Maïga qui a également rappelé que les cartes d'électeurs sont distribuées par les représentants des partis politiques. - Plusieurs organisations internationales dépêchent leurs observateurs- Pour lever toutes sortes d'équivoques, le Premier ministre a annoncé l'ouverture de l'observation de toutes les phases de l'élection, y compris à la centralisation, à la participation de toutes les organisations internationales, dont l'Union africaine, l'Union européenne, la Minusma (mission onusienne), la CEDEAO et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). "Leurs observateurs pourront assister en même temps que les représentants des candidats à la centralisation des résultats", a précisé M. Maïga. Une rencontre est prévue ce mardi à Bamako, pour rassembler les candidats en lice, le regroupement des partis politiques, les partenaires techniques et financiers et les observateurs internationaux afin d'aborder les derniers préparatifs du scrutin. De son côté, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Amadou BAH, a souligné que le fichier électoral est fiable pour servir de base à l'organisation des élections de 2018. Ce fichier comportait, a-t-il mentionné, 8 000 462 électeurs pour 23 041 bureaux de vote, tout en assurant que "le Mali a créé les conditions pour des élections apaisées et il est de la responsabilité de chaque acteur de faire en sorte que cet objectif soit atteint". La Commission électorale compte au sein de ses structures déployées à travers le pays 4.788 membres permanents en plus du personnel d'appui et des agents de sécurité, a-t-il fait savoir. S'agissant de la supervision de cette élection, l'Union africaine a annoncé avoir sollicité Thomas Yayi Boni, ancien président du Bénin ayant une longue expérience dans le domaine. La mission d'observation de l'UA sera associée aux 80 autres observateurs de l'Union Européenne ayant à leur tête Mme Cécile Kyenge, alors que celle de l'OIF elle sera conduite par Dileita Mohamed Dileita.