L'opposition malienne a organisé mardi un meeting à Bamako pour dénoncer la "fraude" au premier tour de la présidentielle du 29 juillet, tandis que le gouvernement a rendu public une liste détaillée des bureaux où le vote n'avait pas eu lieu en raison de cas de violence, répondant à la revendication des candidats et la mission d'observation de l'UE, ont rapporté les médias maliens. Dix-huit candidats ont appelé, la veille, la population malienne à participer mardi "massivement" à Bamako à un meeting de "dénonciation de la fraude et de défense de la démocratie", ont indiqué des sources locales. Ce rassemblement, prévu à 16H00 (heure locale et GMT), au palais de la Culture, a vu la présence de quelque centaines de personnes qui s'étaient rassemblées pour dénoncer la "fraude électorale" lors du scrutin présidentiel, ont ajouté les médias maliens, tandis que les autorités maliennes ont publié une liste de 871 bureaux de vote où le scrutin n'a pas pu se dérouler le 29 juillet dernier en raison des violences. La publication de cette liste de bureaux où le vote n'avait pas eu lieu lors du premier tour répondait à l'une des demandes formulées par l'opposition malienne et de la mission d'observation de l'Union européenne auprès des autorités maliennes. Selon le gouvernement malien, quelque 245 888 électeurs, principalement dans les régions de Mopti (centre), de Tombouctou (nord) et de Ségou (centre) n'ont pas voté en raison des violences survenues ce jour-là. Le gouvernement malien a répondu, à travers cette démarche, à la demande de l'opposition et de la mission d'observation de l'UE qui avaient appelé à la "transparence" et "à garantir l'accès" aux bureaux de vote au second tour de la présidentielle dimanche prochain. "À l'approche du second tour, il serait souhaitable que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires de manière à garantir le droit de vote à tous les électeurs", a souligné mardi dans un communiqué la chef de la mission de l'UE, Cécile Kyenge. La responsable de la mission européenne a accueilli également "avec satisfaction" la publication de la liste détaillée de 871 bureaux de vote où le premier tour du scrutin n'a pas pu se tenir le 29 juillet en raison de violences. Selon les résultats officiels provisoires du premier tour, Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", a été crédité de 41,42% des voix, et le chef de file de l'opposition Soumaïla Cissé a remporté 17,8% des voix des électeurs. Après l'annonce de ces résultats, certaines candidats malheureux ont lancé des accusations de "fraudes" lors du vote, tout en annonçant avoir déposé des recours auprès de la Cour constitutionnelle, seule instance habilitée à trancher sur ces requêtes. Des organisations internationales, notamment la mission de l'UE et l'ONU, avaient salué "le bon déroulement" de la campagne électorale et du vote, invitant les Maliens à préserver "le processus démocratique" et s'incrire durablement dans la voie de la réconciliation nationale. Notons que la Cour constitutionnelle du Mali devra proclamer officiellement, mercredi, les résultats du premier tour de la présidentielle du 29 juillet dernier.