Le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh a affirmé, lundi à Alger, que la cause sahraouie était devenue récemment au centre de l'intérêt de la communauté internationale, notamment après la nomination de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Horst Köhler qui a insufflé "une nouvelle dynamique" au processus de décolonisation dans la dernière colonie en Afrique. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée dans le cadre du Forum du quotidien "Le courrier d'Algérie", en présence de l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, M. Addouh a indiqué que la cause sahraouie, classée par l'ONU en tant que question de décolonisation, "est devenu récemment au centre de l'intérêt au niveau de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE)". L'ONU vit "une nouvelle dynamique" à travers les tentatives de reprise des négociations directes entre le Front Polisario (unique et légitime représentant du peuple sahraoui) et le royaume du Maroc, "notamment après la nomination de Horst Köhler", a affirmé le responsable sahraoui, rappelant, dans ce sens, la tournée de l'envoyé spécial du SG de l'ONU dans la région et ses rencontres avec les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc et les deux pays observateurs, à savoir la Mauritanie et l'Algérie. Dans le cadre des efforts onusiens visant à relancer les négociations directes entre les deux parties, et parvenir à une solution permettant au peuple sahraoui de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination, M. Khatri Addouh a fait état d'une "intention claire de la part du Conseil de sécurité de l'ONU d'aller de l'avant dans le processus de règlement du conflit" au Sahara Occidental, qui perdure depuis plus de 40 ans, et ce à travers la mise en place d'une feuille de route reposant sur l'invitation des deux parties au conflit (Front Polisario et le Royaume marocain), au cours des prochaines semaines, probablement d'ici la fin de septembre prochain, à la reprise, vers la fin d'octobre prochain ou le début de novembre, des négociations directes, à l'arrêt depuis 2012. Le responsable sahraoui s'est dit, dans ce cadre, préoccupé de la poursuite, par le Maroc, de ses "ses manouvres et tergiversations", d'autant que le Royaume "n'a pas affiché de réelles intentions de respecter la volonté internationale et s'engager dans des négociations directes avec le Front Polisario". Le président du Parlement sahraoui a dénoncé, par ailleurs, "les parties qui protègent le Maroc et le soutiennent afin qu'il puisse éviter les pressions et court-circuiter les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) relatifs aux accords de pêche entre l'UE et le Maroc", accusant en particulier la France qui pourrait jouer un rôle important dans le règlement du conflit, avant d'appeler "le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités". « La persistance de cette situation de blocage et de déception chez le peuple sahraoui portera atteinte à la sécurité et à la stabilité de la région et de l'Europe car le Sahara Occidental se trouve dans une région sensible (près du Mali et de la Libye). Les problèmes de l'Afrique pourraient se régler avec la résolution de la question sahraouie. » Répondant à une question sur la visite de M. Köhler aux deux pays observateurs, à savoir l'Algérie et la Maurétanie, le Président du Parlement sahraoui a précisé que cela "n'affectait en aucun cas le fond contrairement aux prétentions du Maroc qui tente de perturber le Conseil de sécurité avec des questions accessoires".