Les multiples zaouïas et écoles coraniques disséminées à travers le territoire du Touat (Adrar) se sont de tout temps employées à faire prévaloir, outre leurs missions d'enseignement coranique et religieux, les valeurs sublimes de l'Islam, notamment la modération et le juste milieu, puisées du référent religieux national, ainsi que le rayonnement de la coexistence sociale et de la paix sociale. Cette spécificité marquant les zaouïas a contribué largement à l'ancrage d'un système social homogène et cimenté, fondé sur les contributions et valeurs des ancêtres en matière de tolérance, d'amour, d'entraide, de paix sociale et de coexistence, que témoigne encore tant de spécificités et de traditions sociales ancrées dans la région, explique Cheikh Abdelkrim Debbaghi, membre du Haut conseil islamique. Pour lui, "nul ne peut nier la mission grandiose assumée par les zaouïas et écoles coraniques disséminées à travers le territoire de la région dans le fondement de la cohabitation dans la paix et la stabilité, une condition ayant favorisé l'attrait vers le Touat de populations d'horizons divers et leur sédentarisation dans la région". Cette institution religieuse a, dans le cadre des efforts de la réforme, également présidé, à travers son défunt Cheikh Moulay Touhami Ghitaoui, une campagne référendaire, pour le Sud-ouest du pays, sur l'initiative de la réconciliation nationale et la concorde civile prônée par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en plus de la supervision, au début de 2013, d'une rencontre de concertation et de dialogue regroupant les parties antagonistes du Nord du Mali, en présence de notables et de représentants des différentes parties en conflit. Selon le chargé des archives et de la documentation à la zaouïa, Touhami Bentayeb, cette rencontre, qui s'était déroulée également en présence des représentants et dignitaires des tribus de l'Azaouad, avait constitué une avancée dans les formes de dialogues et de rapprochement des points de vues entre les parties en conflit pour le dénouement du problème et l'instauration de la paix et de la stabilité dans le Nord du Mali. Entre-autres missions du défunt Cheikh, l'intervenant n'a pas manqué de citer des actions saillantes dans la consécration de la réconciliation entre frères Malékite et Ibadite de la population de la wilaya de Ghardaïa, par conviction spirituelle du dénouement des conflits sociaux et des réconciliations entre frères, puisée de la véritable religion musulmane appelant à la cohabitation et l'entraide entre frères d'une même société. Zaouïa El-Bikriya… raffermissement de la fraternité et de la coexistence interculturelle Une des anciennes zaouïas du Touat, celle d'El-Bikriya dans la région de Tamentit, fondée au 15ème siècle de l'hégire par Cheikh Sidi Ahmed Didi, jouit, de son coté, d'un place de choix au sein de la société locale mais aussi des tribus et caravanes traversant le désert algérien vers l'Afrique et le Maghreb Arabe, grâce à son rôle prépondérant dans le rayonnement des valeurs de coexistence entre cultures et de la consécration de la justice et de l'équité entre justiciables, contribuant, ainsi, à l'édification d'une région stable et pacifique. La zaouïa s'efforce encore à faire régner les préceptes de l'islam tolérant et l'ancrage des préceptes religieux de la modération et du juste milieu, de l'amitié, de la fraternité et de l'amour de la patrie, en plus de la valorisation de la paix qui règne dans le pays, a indiqué un des fils de la zaouïa, Cheikh El-Bikri Bikri. Ces zaouïas œuvrent communément, bien qu'occupant des aires spatiales distantes, à la propagation des valeurs de l'islam à partir de l'enseignement et l'apprentissage du saint Coran et la consécration des valeurs de modération, faisant de leurs disciples les premiers prêcheurs pour la paix, la sécurité et la lutte contre toutes formes d'extrémisme, a estimé le Pr. Ahmed Djâafri, président du laboratoire des manuscrits algériens en Afrique à l'université d'Adrar.