Le militant anticolonialiste Henri Pouillot a appelé vendredi le président Emmanuel Macron à reconnaître les crimes coloniaux perpétrés par la France durant sa colonisation de l'Algérie. "La France a (...) commis des crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crimes d'Etat... qu'elle n'a toujours pas reconnus, ni condamnés", a fait constater cet ancien appelé de contingent en Algérie (juin 1961-mars 1962) dans une lettre ouverte au président français, intitulée "Maurice Audin, et la suite ?", dont l'APS a obtenu une copie. Pour Henri Pouillot, qui été témoin à la villa Sésini "de très nombreuses exactions commises dans cette période par l'Armée Française (en particulier la torture), des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre, des crimes d'Etat dont la France porte la terrible responsabilité", il serait "important" qu'il n'y ait pas d'hiérarchie dans la reconnaissance des crimes commis. En ce qui concerne, l'ouverture des archives, demandée par le président Macron, Henri Pouillot lui indique qu'ayant consulté les archives concernant la période de son passage à la Villa Sésini, "l'armée a généralement +oublié+ de consigner, en particulier dans des cas semblables, ou +adapté+", précisant que le fichier des Algériens "passés" à la Villa Sésini "a été jeté et brulé dans le jardin de cette villa le 20 mars 1962". Il rappelle également que dans la liste des crimes coloniaux concernant la France à l'encontre de l'Algérie, il y a le 8 mai 1945, le 8 février Massacre au métro Charonne à Paris, les camps d'internement, les essais nucléaires du Sahara, les viols, les "Crevettes Bigeard".