Le chef de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Palestine, Neklis Slikotis, a qualifié mardi la démolition par Israël du village palestinien Khan Al-Ahmar de "crime de guerre" et d'une "grave violation" de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles. Dans un communiqué, repris mercredi par l'agence de presse palestinienne Wafa, le bureau de l'UE à El Qods occupée a rappelé que le village Khan Al-Ahmar était "l'un des 46 communautés bédouines menacées" du déplacement au profit de l'expansion coloniale illégale. Slikotis a tenu à préciser que cette région "a une importance stratégique, puisqu'elle préserve la contigüité de l'Etat de la Palestine". Le responsable a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien, et sa lutte continue depuis des décennies pour la liberté, la justice et l'égalite. Dimanche, l'Autorité palestinienne et les habitants du village Khan Al-Ahmar ont rejeté la date limite imposée par l'occupant israélien pour évacuer le village avant le 1er octobre prochain sous peine d'être démoli, affirmant qu'ils ne quitteront pas les lieux et resteront mobilisés contre cette "décision illégale". De son côté, Walid Assaf, ministre palestinien chargé du dossier de la colonisation a affirmé que "l'Autorité palestinienne rejette cette menace et insiste sur la légitimité de la cause des habitants du village". Les responsables palestiniens ont précisé pour leur part, que la démolition du village Khan Al-Ahmar faisait partie d'un plan israélien visant à construire de nouvelles colonies pour séparer El Qods occupée de la Cisjordanie, afin de torpiller les efforts de paix prévoyant la restitution des terres occupées par Israël pendant la guerre de 1967 et la création d'un Etat ayant pour capitale El Qods. La décision israélienne avait soulevé de vives critiques de certains pays européens qui avaient évoqué l'impact de la mesure sur la population et les perspectives de paix. Huit pays européens ont réclamé jeudi dernier à Israël de ne pas démolir ce village, estimant que sa destruction permettrait d'étendre les colonies israéliennes et de couper en deux la Cisjordanie, rendant encore plus compliquée l'éventuelle création d'un Etat palestinien sur ce territoire.