La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis (LPPS) a lancé samedi un appel urgent à la communauté internationale afin d'agir rapidement pour sauver le détenu sahraoui, Abdallah Abbahah, ainsi que ses camarades en grève de la faim depuis 40 jours dans les prisons marocaines. La ligue sahraouie a également invité toutes les organisations internationales à faire pression sur l'Etat marocain pour "mettre un terme à cette situation avant qu'elle ne dégénère vers l'irréparable". Dans son devoir de suivi de la grève ouverte de la faim, entamée par les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim izik, à la prison TifeIt2, la LPPS a exprimé, dans un communiqué, sa "grave préoccupation des dangers imminents qu'encourent ces grévistes", affirmant qu'"une grande menace pèse sur leur santé physique et psychologique". "La politique de l'indifférence et la marginalisation poursuivie par les autorités concernées par leurs revendications légitimes aggrave de jour en jour leurs conditions", a déploré la Ligue sahraouie. "Abdallah Abbahah, prisonnier politique sahraoui à la prison Tiflet 2, a été transféré le 9 novembre 2018 dans le coma à l'hôpital, à cause de la détérioration de son état de santé, après 40 jours de grève de la faim. Il aurait passé près de deux heures à l'hôpital, avant de regagner sa cellule, sans être soigné ni consulté par un spécialiste", a dénoncé la LPPS, indiquant que "la situation du prisonnier politique du groupe de Gdeim Izik est instable, en raison des conséquences de la grève de la faim illimitée qui a débuté le 1er octobre". La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis a expliqué que "cette grève est pour les détenus une manière de protester contre leur déplorable situation à la prison de Tifelt2, où ils sont emprisonnés depuis plus d'une année. Ils manifestent à travers cet acte de leur profond désarroi et désespoir quant à l'issue de leurs plaintes devant l'différence de la direction pénitentiaire." A titre de rappel, les prisonniers politiques sahraouis, du "groupe Gdeim izik", avaient été arrêtées suite à l'exode massif et la grande campagne de déplacement vers le camp de Gdeim Izik, en octobre 2010, en dehors de la ville sahraouie d'El Aâyoun occupée. Quelques 8000 tentes ont été construites par des dizaines de milliers de sahraouis (qu'on estime à plus 20.000 personnes). Ce camp fut sauvagement démantelé par les forces marocaines. Ces militants ont été ciblés par les autorités marocaines, non pas pour une quelconque participation aux heurts suite au démantèlement violent du camp par les forces marocaines, mais, souligne la LPPS, à cause de leurs opinions politiques en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui, la majorité étant des militants politiques et défenseurs des droits de l'Homme.