Le procès des prisonniers politiques sahraouis du «groupe de Gdeim Izik», condamnés à de lourdes peines par une juridiction militaire marocaine, se poursuivait lundi à Rabat sur fond d'appels à leur libération «immédiate et inconditionnelle» ainsi qu'au jugement des responsables marocains des «détentions arbitraires». Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine a annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juriste militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre des militants sahraouis. Lors d'une première audience en appel, la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour Salé a reporté le 26 décembre dernier, le procès à l'encontre des 24 militants et défenseurs des droits de l'Homme sahraouis, arrêtés dans le cadre du démantèlement par la force par les militaires marocains du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. Détenus depuis 2010, les prisonniers de Gdeim Izik exigent la poursuite et le jugement «des geôliers et des responsables des enlèvements, des détentions arbitraires, ainsi que les responsables de toutes les formes de tortures physiques et psychologiques dans des postes de police et de gendarmerie d'El Aâyoun occupée, dans la prison locale Salé 2 et Salé 1 et dans la prison locale Aarjat». Après 27 mois de détention préventive, les 24 militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines d'emprisonnement pour leur «implication dans le mouvement de protestation». Les appels à la libération des prisonniers de Gdeim Izik se multiplient A la veille du nouveau procès des prisonniers de «Gdeim Izik», les appels exigeant leur mise en liberté «sans conditions» se sont multipliés dans le cadre d'un vaste élan de solidarité avec les détenus politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines. Dans ce contexte, les membres de la Coordination européenne solidaire avec le peuple sahraoui (Eucoco) ont souligné qu'ils vont être «très attentifs» au déroulement du procès des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, espérant que les plaidoiries des avocats sahraouis et marocains ainsi que celles des trois avocats français qui se sont constitués pour leur défense «aboutissent à leur libération». Dans un communiqué rendu public à l'issue de leur réunion dimanche à Paris, ils se sont félicités, à cette occasion, de la récente décision du Comité contre la torture des Nations unies, indiquant que ce dernier, saisi d'une plainte pour torture par l'un des détenus (du groupe de Gdeim Izik, arrêtés avec 23 autres personnes en novembre 2010) a rendu ce 12 décembre 2016 «une condamnation sans appel du Maroc». Pour l'année 2017, les présents à la réunion de Paris se sont penchés sur les initiatives à prendre aux côtés du Front Polisario et des associations sahraouies, pour faire aboutir le référendum d'autodétermination et l'indépendance.