MADRID – Le ministre sahraoui chargé de la Coordination avec l'Europe, Mohamed Sidati, a interpellé samedi à Madrid, la communauté internationale en général et l'Union européenne (UE) en particulier, quant au non respect des arrêtes de la Cour de justice européenne (CJUE) relatifs à l'Accord commercial Maroc-UE, les appelant à "assumer leur pleine responsabilité". "Est-ce que les pays d'Europe peuvent laisser passer cette injustice et faire avaliser des accords qui sont entachés d'illégalités ?!", s'est interrogé M. Sidati, en marge de la 43ème Conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco 2018), ajoutant que "si l'UE n'arrive pas à faire respecter sa propre justice, de quelle crédibilité peut-on parler ?". L'interpellation exprimée par M. Sidati s'inscrit dans le sillage des appels lancés aux Européens pour respecter le droit du peuple sahraoui de jouir de ses ressources naturelles et renoncer aux manœuvres auxquelles a eu recours la Commission européenne avec l'occupant marocain pour se soustraire à la décision de la CJUE, qui annule tout accord commercial conclu avec le Maroc pouvant inclure les eaux territoriales et les richesses provenant du Sahara occidental occupé. Ce rendez-vous prévu sous l'égide de l'Onu devrait marquer la relance du processus de règlement du conflit du Sahara occidental, au point mort depuis 2012. Les négociations se veulent directes, franches et loyales, sans conditions aucune, et sur la base du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, en présence des pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie en tant que pays observateurs officiels. Samedi après-midi, un rassemblement de mouvement de solidarité à grande échelle est prévu à Madrid pour exiger la mise en application du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Dans ce sens, M.Sidati a estimé, que ce rassemblement va envoyer "un message très clair de solidarité mais aussi un message clair d'interpellation allant droit à l'UE, et à la communauté internationale et allant droit à l'Espagne" quant à leur responsabilité dans le règlement du conflit du Sahara occidental.