Une grève générale de la fonction publique, observée jeudi en Tunisie et décrétée par la centrale syndicale pour des revendications salariales, est considérée par des observateurs de la scène politique tunisienne comme "néfaste" pour la situation économique du pays à l'approche des échéances électorales. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sofiène Zaag, a indiqué, jeudi, que le département a pris toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser les mouvements de protestation organisés à l'occasion de cette grève. Le taux de réussite de la grève, observée depuis la matinée, est estimé à 95 pc, a indiqué dans une déclaration à l'agence TAP Monem Amira, secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de la fonction publique. Une importante affluence des centaines d'employés de la fonction publique a été enregistrée à la place de Bardo depuis 9h du matin, avec le déploiement d'un important dispositif sécuritaire, a notamment constaté une correspondante de l'agence. S'agissant du coût de la grève, l'économiste a considéré que cette grève sera très coûteuse pour l'économie du pays. La fonction publique étant étroitement liée à toutes les activités économiques. Cette grève "ne va pas seulement paralyser la fonction publique et les affaires courantes des citoyens mais elle va aussi, perturber toute l'activité économique du pays", a-t-il soutenu. "Le coût pour l'économie est donc très difficile à cerner. Toutefois, le coût pour le budget de l'Etat, peut varier entre 150 et 200 millions de dinars, soit l'équivalent du coût de la réalisation d'une trentaine de kilomètres d'autoroutes", a-t-il précisé. "Ce n'est pas du tout le moment de décréter la grève. Les syndicalistes auraient mieux fait de se mobiliser pour améliorer la productivité. Ce n'est qu'ainsi que leurs revendications de partage des richesses pourront avoir un sens. Agir autrement, c'est du suicide", a-t-il conclu.