La commission administrative de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décidé d'observer une grève générale dans la fonction publique et le secteur public les 20 et 21 février 2019, a annoncé hier Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l'UGTT. À l'issue des travaux de la commission administrative tenue à Hammamet, Tabboubi, cité par l'Agence tunisienne TAP, a indiqué que "cette décision a été prise en raison de l'échec des négociations avec le gouvernement sur les augmentations salariales et le réajustement du pouvoir d'achat des travailleurs dans la fonction publique et la non application de certains articles du procès d'accord relatif au secteur public". Il a, en outre, précisé que l'objectif n'est pas la grève générale, mais de trouver des solutions pour assainir le climat social et réaliser une stabilité sociale afin d'organiser des élections libres, indépendantes et démocratiques dans les délais et parachever la mise en place des instances constitutionnelles pour réussir la transition démocratique. Le responsable syndical a rappelé que l'UGTT défend la souveraineté nationale et l'indépendance de la décision nationale. Cette annonce intervient deux jours après une grève générale inédite touchant tous les services publics, qui a été observée jeudi en Tunisie à l'appel du même syndicat qui réclame une augmentation des salaires, une demande rejetée par le gouvernement en raison de l'état des finances publiques insuffisant. Le syndicat réclame des augmentations de salaires plus importantes que les 70 dinars (20 euros) pour 2019 et 110 dinars (30 euros) pour 2020 proposés par le gouvernement, soulignant la baisse du pouvoir d'achat due à l'inflation, qui a atteint 7,5% en 2018. Le salaire brut moyen d'un fonctionnaire est de 1580 dinars (500 euros), selon le dernier rapport officiel pour 2016. La grève de jeudi est la première de ce type, touchant à la fois la fonction publique et les entreprises publiques, selon l'UGTT et des historiens. Elle intervient alors que le débat politique s'est crispé ces derniers mois à l'approche des élections législatives et présidentielle prévues fin 2019. R. I./Agences