Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a présenté, dimanche, le projet de loi de Finances (PLF 2019) devant le Conseil de la nation, lors d'une plénière présidée par Abdelkader Bensalah, en présence de membres du gouvernement. Lors de la présentation, M. Raouya a rappelé la non intégration de nouveaux impôts dans le texte de cette loi qui a préservé également le caractère social du budget, et ce malgré la crise financière. Un texte qui traduit, dans sa globalité, la continuité des efforts consentis par l'Etat visant à alléger les effets de la baisse des ressources financières sur l'économie nationale dans un contexte caractérisé par des tensions pesant sur les équilibres internes et externes du pays sous l'influence du recul des cours du pétrole. Les dispositions législatives prévues dans le projet de loi, a-t-il expliqué, ont pour objectifs l'amélioration des revenus de l'Etat, la coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, outre l'encouragement et la promotion de l'investissement productif et la bonification des taux d'intérêts bancaires au profit des citoyens. A moyen terme, la croissance économique augmentera à 3,4% en 2020 et 3,2 % en 2021 avec une moyenne de croissance hors hydrocarbures de 3,1% en 2020-2021, a ajouté le ministre. Le ministre prévoit également une hausse du volume d'exportations des hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34.5 mds USD et de 2% en 2021 avec 35,5 mds USD de recettes. Reflétant les mesures engagées par le gouvernement en vue d'encadrer les importations, le projet de loi prévoit, poursuit M. Raouya, un recul de l'importation des marchandises) 44 mds USD en 2019, 42.9 mds USD en 2020 et de 41.8 mds USD en 2021. De ce fait, le déficit de la balance commerciale ralentira progressivement pour passer de 10.4 mds USD en 2019, à 8.2 mds USD en 2020 et 6.4 mds USD en 2021. Pour la période 2019-2021, le PLF prévoit une baisse continue de la balance des paiements qui devrait passer de 17.2 mds USD en 2019, à 14.2 mds USD en 2020, puis 14 mds USD en 2021. Baisse du budget d'équipement et hausse des dépenses de gestion Le PLF 2019 prévoit une baisse de 10,9 % des dépenses d'équipement et une hausse de 8,1 % des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit du trésor de -10,4 % par rapport au produit intérieur brut (PIB) (contre -11 % en 2018). Sur un total de dépenses estimé à 8.557,2 milliards DA, le projet de loi prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4.954,5 milliards DA en 2019 (+8,1 %) contre des dépenses d'équipement estimées à 3.602,7 milliards DA (-10,9%). Les recettes budgétaires prévues pour 2019 s'élèvent à 6.507,9 milliards DA, dont 2.714, 5 milliards DA de fiscalité pétrolière inscrite au budget. La fiscalité pétrolière devrait atteindre 3.201,4 milliards DA en 2019. Toutefois, le déficit du trésor prévu par rapport au Produit intérieur brut (PIB) baissera à -5,7 % en 2020 et à -5 % en 2021, selon les prévisions du ministère des Finances. Le financement du déficit du trésor entre 2019 et 2021 "connaîtra une sorte de pression, en dépit du recours au financement non conventionnel et au prélèvement à partir du Fonds de Régulation des Recettes (FRR) durant cette période". Cependant, le besoin au financement non conventionnel "baissera", en passant à -1.874,4 milliards DA en 2019, -746,5 milliards DA en 2020 et -796,5 milliards DA en 2021, précise le ministre. Au terme de la présentation du ministre, le rapporteur de la commission des Finances et du budget de l'assemblée a procédé à la lecture du rapport préliminaire de la commission sur le projet de loi avant l'entame du débat par les membres du conseil. Le ministre répondra, lundi, aux interrogations des membres du conseil. Le texte sera voté lors d'une séance plénière prévue mercredi 28 novembre.