C'est ce jeudi que le projet de loi de finances 2019 sera voté. Après deux séances en plénière et des clarifications du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, et l'examen des amendements proposés par la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) mardi dernier, les parlementaires devront passer à l'approbation. Le texte, qui ne comporte pas de nouvelles taxes ou d'augmentations des impôts devrait passer sans problème avec quelques amendements. Il est utile de noter que le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a présenté, dimanche dernier devant l'Assemblée populaire nationale (APN), ce projet de loi de Finances (PLF) 2019 lors d'une plénière présidée par Mouad Bouchareb, en présence de membres du gouvernement. Des débats riches ont caractérisé l'étude de ce projet de la part des députés en présence des ministres concernés. Il est important de noter que le projet de loi prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019 contre une croissance hors hydrocarbure de 3,2%. Il a été élaboré sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars (USD)/baril de pétrole algérien "Sahara Blend" et sur la base du prix du marché à 60 Usd. Pour ce qui est prix de change du dinar algérien, il devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix moyen annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5% en 2019 et 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Devant des prévisions faisant état d'un recul des exportations des hydrocarbures de 1% en termes de volume pour s'établir à 33,2 milliards USD en 2019, il est prévu une croissance hors hydrocarbures en termes de volume, grâce à la contribution des secteurs du bâtiment et des travaux publics à hauteur de 4,7%, l'industrie (5%), l'agriculture (3,7%) et les services marchands et non-marchands (1,8%). A moyen terme, la croissance économique augmentera à 3,4% en 2020 et 3,2% en 2021 avec une moyenne de croissance hors hydrocarbure de 3,1% en 2020-2021, selon les prévisions du PLF. Le projet de loi prévoit également une hausse du volume d'exportations des hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34,5 milliards USD et de 2% en 2021 avec 35,2 milliards USD de recettes.
Les réserves de change à moins de 62 milliards USD en 2019 Reflétant les mesures engagées par le gouvernement en vue d'encadrer les importations, le projet de loi prévoit, ajoute M. Raouya, un recul de l'importation des marchandises à 44 milliards USD en 2019, 42.9 milliards USD en 2020, et 41.8 milliards USD en 2021. De ce fait, le déficit de la balance commerciale ralentira progressivement pour passer de 10.4 milliards USD en 2019 à 8.2 milliards USD en 2020 et 6.4 milliards USD en 2021. Pour la période 2019-2021, le PLF prévoit une baisse continue de la balance des paiements qui devrait passer de 17.2 milliards USD en 2019, à 14.2 milliards USD en 2020, puis 14 milliards USD en 2021. Ce recul conduira à une contraction des réserves de change à 62 milliards USD en 2019, puis 47,8 milliards USD en 2020 puis 33.8 milliards USD en 2021. Le PLF 2019 prévoit une baisse de 10,9 % des dépenses d'équipement et une hausse de 8,1 % des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit duTtrésor de -10,4 % par rapport au produit intérieur brut (PIB) (contre -11 % en 2018). Sur un total de dépenses estimé à 8.557,2 milliards DA, le projet de loi prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4.954,5 milliards DA en 2019 (+8,1 %) contre des dépenses d'équipement estimées à 3.602,7 milliards DA (-10,9%). Les recettes budgétaires prévues pour 2019 s'élèvent à 6.507,9 milliards DA, dont 2.714, 5 milliards DA de fiscalité pétrolière inscrite au budget. La fiscalité pétrolière devrait atteindre 3.201,4 milliards DA en 2019. Toutefois, le déficit du trésor prévu par rapport au Produit intérieur brut (PIB) baissera à -5,7 % en 2020 et à -5 % en 2021, selon les prévisions du ministère des Finances. Le financement du déficit du trésor entre 2019 et 2021 "connaîtra une sorte de pression, en dépit du recours au financement non conventionnel et au prélèvement à partir du Fonds de Régulation des Recettes (FRR) durant cette période". Cependant, le besoin au financement non conventionnel "baissera", en passant à -1.874,4 milliards DA en 2019, -746,5 milliards DA en 2020 et -796,5 milliards DA en 2021, précise le ministre. Le texte s'inscrit en prolongement des efforts déployés par l'Etat pour alléger les impacts négatifs de la récession des ressources financières sur l'économie nationale dans un contexte marqué par des tensions sur les équilibres internes et externes du pays dues à la baisse des cours de pétrole. Enfin, le projet de loi consacre la poursuite de la maîtrise de la dépense publique pour réduire les répercussions de ces tensions sur le trésor public.