Le groupe de la gauche unitaire européenne et gauche verte nordique (GUE/NGL) au Parlement européen (PE) a réclamé jeudi le remplacement du rapporteur de la Commission du commerce international, chargé du dossier de l'accord UE-Maroc, l'eurodéputée Patricia Lalonde, pour son implication dans un "conflit d'intérêt évident" en tant que membre du Conseil d'administration d'une fondation pro-marocaine. Dans un communiqué diffusé jeudi, le groupe de la Gauche unitaire européenne et gauche verte nordique a décidé de se joindre à l'appel lancé la veille par le groupe des Verts de l'Alliance libre européenne exigeant du président du Parlement européen, Antonio Tajani, de remplacer l'eurodéputée, Patricia Lalonde, en tant que rapporteur de la Commission du Commerce international en raison de ses liens intéressés avec le Maroc. Le groupe de la gauche européenne a réclamé, également, une enquête interne sur les députés européens impliqués dans le lobbying au profit du Maroc, à la suite d'une parution samedi dernier d'une enquête exclusive menée par le site Euobserver sur les liens existant entre des membres du parlement européen et des parties marocaines. Dénoncée par plusieurs parlementaires européens, notamment pour ses prises de positions favorables au Maroc, Patricia Lalonde compte parmi les membres influents au sein de la fondation marocaine, où elle occupe un poste au sein du Conseil d'administration d'EuroMedA. Elle y siège aux côtés d'anciens et actuels hauts responsables marocains du ministère de l'Agriculture et de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, M'barka Bouaida, ex secrétaire d'Etat auprès du ministère marocain des Affaires étrangères, qui avait représenté le Maroc à l'Assemblée parlementaire euro-méditérranéenne. "Le rôle de l'eurodéputée Patricia Lalonde en tant que membre du Conseil d'administration de cette fondation soulève de sérieuses questions quant à la légitimité de la laisser continuer à exercer ses fonctions de rapporteur parlementaire", a réagi de son côté Sara Eyckmans, présidente de Western Sahara Resource Watch (WSRW).