L'eurodéputée, Patricia Lalonde, rapporteur du Parlement européen (PE), chargée du dossier de renégociation de l'accord commercial Union Européenne-Maroc est membre du Conseil d'administration d'une fondation pro-marocaine a révélé, samedi, le site Euobserver, dénonçant un conflit d'intérêt "majeur", alors que l'Ong Western Sahara Resource Watch (WSRW) s'interroge sur la "légitimité" et le "rôle" de cette parlementaire qui s'était déjà distinguée par sa "partialité". Dans une enquête exclusive, Euobserver, a rapporté, avec documents officiels à l'appui, l'existence de liens entre le rapporteur de la Commission du commerce international du parlement européen et des groupes pro-marocains, notamment avec la "Fondation EuroMedA", une organisation de "façade" pour le Maroc, installée dans les locaux du bureau bruxellois du cabinet de lobby "Hill + Knowlton Strategies", dont les principaux clients sont l'Etat marocain. L'eurodéputée avait évoqué des "intérêts communs forts, entre le Maroc et l'UE en particulier en ce qui concerne les questions d'immigration et de sécurité, telles que la radicalisation et le terrorisme", alors qu'une telle mission exigeait d'elle d'observer une "neutralité exemplaire", a souligné le média européen. "Le rôle de l'eurodéputée Patricia Lalonde en tant que membre du Conseil d'administration de cette fondation soulève de sérieuses questions quant à la légitimité de la laisser continuer à exercer ses fonctions de rapporteur parlementaire", a réagi de son côté Sara Eyckmans, présidente de Western Sahara Resource Watch (WSRW), ajoutant que son Ong avait déjà dénoncé le rapport "partial, au profit du Maroc" de Patricia Lalonde, présenté au Parlement européen. WSRW avait, également, souligné que la délégation européenne, conduite par Patricia Lalonde dans les territoires sahraouis occupés était "controversée en ce sens que l'eurodéputée passait tout son temps à recevoir des représentants marocains et à soutenir l'accord commercial UE-Maroc dès le premier jour de la mission, sans même avoir rencontré les Sahraouis". WSRW a indiqué, en outre, que l'eurodéputé, Florent Marsellesi, a déposé samedi une plainte contre "Hill + Knowlton" dans laquelle il a demandé de préciser si le comportement de la société de lobbying était conforme au code de conduite.