L'actualité cinématographique en 2018 a été marquée par les films "Jusqu'à la fin des temps" de Yasmine Chouikh et "Les bienheureux" de Sofia Djama. Premiers longs métrages des deux réalisatrices, ces deux œuvres ont été très remarquées en raflant de nombreux prix internationaux, alors même que le cinéma algérien continue à se débattre dans le marasme qui le frappe depuis de longues années. Sorti à la fin de l'année 2017 "Jusqu'à la fin des temps" de Yasmine Chouikh a d'abord brillé au festival d'Oran du film arabe et celui du film méditerranéen de Annaba en décrochant le "Annab d'or" et le "Whir d'or", avant de faire parler de lui à l'étranger. Au Festival international du film de Mascate, le film a remporté le "Khindjar d'or", la plus haute distinction, ainsi que les prix de la critique et de la meilleure interprétation masculine revenu à Djilali Boudjemâa, également distingué au 12e Festival international du film de femmes de Salé (nord du Maroc) pour le même film. En plus du programme estival de projections "Ciné plage", plusieurs villes du pays ont accueilli divers manifestations cinématographique organisées par des associations et des ciné-clubs à l'image des journées dédiées au court métrage, de la Semaine du film organisée à Alger et des incontournables Rencontres cinématographiques de Béjaïa qui ont permis la rencontre entre des ciné-clubs algériens. Cependant la distribution des œuvres algériennes reste très faible en dehors de ces événements qui ne donnent qu'une brève visibilité aux plus en vue d'entre-elles: malgré sa sortie à l'étranger en 2017 et les prix reçus, "Les bienheureux" a été finalement montré en Algérie en 2018 avec une dizaine de projections dans les cinémathèques d'Alger, Béjaïa et Oran. "Jusqu'à la fin des temps" a, pour sa part, été projeté au public à différentes occasion, alors que les autres films sortis en 2018 ont dû se limiter à l'avant-première. Quelques autres projets de films ont été lancés en 2018 à l'image de "Héliopolis" de Djaafar Kacem, "Ahmed Bey" réalisé par l'Iranien Jamal Shoorjeh, "Abou Leila" de Amine Sidi Boumediene ou encore "Ben Mhidi" de Bachir Derrais. Cette dernière œuvre, finalisée, est toujours bloquée pour cause de réserves émises par le Centre de recherche sur le mouvement national qui exige du réalisateur d'en tenir compte, expliquent les responsables du centre.