Le Directeur général des forêts, Ali Mahmoudi a insisté, lundi à Alger, sur la nécessité de renforcer la lutte contre le commerce illicite des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, et ce, en fédérant les efforts de diverses institutions. S'exprimant à l'ouverture d'un atelier de formation sur la lutte contre le commerce illicite des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, organisé en collaboration avec le bureau du Fond international pour la protection des animaux "International fund for animal welfare (lFAW)", M. Mahmoudi a relevé l'importance de renforcer le contrôle aux frontières du pays et la lutte contre le commerce de ces espèces. L'Atelier de formation vise à renforcer les capacités et les compétences dans le domaine de la gestion de la faune et de la flore des participants qui comptent des représentants des services des douanes, de la justice, de la gendarmerie nationale, de la sûreté nationale, de la pêche et de l'aquaculture, et ce, outre des éléments des services des forets et des vétérinaires. "Nos espèces sont aujourd'hui menacées, citons pour exemple les singes magots auxquels des individus administrent des somnifères et les transportent dans des sacs à travers la frontière tunisienne notamment. Ils se retrouvent alors en Italie ou dans d'autres pays", a-t-il expliqué à la presse en marge de l'atelier. M. Mahmoudi a fait savoir que cette pratique illicite pourrait également toucher d'autres espèces comme le fennec, le guépard, l'hyène rayée ou encore des espèces végétales qui méritent d'être protégées et de demeurer en Algérie. Pour lutter contre ces trafics, la DGF consent un important travail de sensibilisation et saisie aussi souvent des animaux en voie de disparition au niveau des marchés, a expliqué M. Mahmoudi en notant que ce travail ne concerne pas seulement la DGF. Il a également ajouté que ces trafiquants représentent "des filière très bien organisées (...). Nous espérons une aide de la part des services des douanes, de la gendarmerie et de la police, pour limiter ce trafic". Evoquant la Loi 06-14 du 14 novembre 2006 portant approbation de l'ordonnance n 06-05 du 25 juillet 2006 relative à la protection et à la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition, M. Mahmoudi a indiqué qu'il existait 23 espèces protégées en Algérie. Mais, a-t-il poursuivi, outre cette liste citée dans la loi 06-14, l'ensemble des rapaces qu'ils soient diurnes ou nocturnes, sont aussi protégés tel le chardonneret qui fait l'objet d'un important trafic. Pour ce qui est de la flore, dans le cadre de la bio-piraterie, des trafiquants peuvent prendre des espèces qui sont endémiques à l'Algérie tel le cipre du Tassili, le sapin de Numidie, le pin noir et plein d'autres espèces et opéré des mélanges génétiques. Pour sa part, le directeur des programmes au bureau régional de l'IFAW, Akram Eissa Darwich a salué l'ensemble des efforts que l'Algérie consent dans le sens de la protection des espèces menacées notant que si celles-ci étaient amenées à disparaître, elles seraient irremplaçables, ce qui serait désastreux pour l'éco-système. Quant au représentant de la direction générale des douanes (DGD), Boutaleb Brahmi, il a assuré de l'entière disposition des services des douanes à renforcer leurs compétences en collaborations avec la DGF et les institutions impliquées. Pour sa part, le représentant de la gendarmerie nationale, Abdelhamid Ghaiboub, a souligné que le commerce illicites des espèces en voie d'extinction prend une "ampleur dangereuse", expliquant qu'il s'agit du troisième marché parallèle au niveau mondial, juste après celui du trafic d'armes et celui du trafic de drogues. Il a également évoqué la signature d'un accord-cadre entre la DGF et le Commandement de la gendarmerie nationale, où des ateliers conjoints d'informations et de sensibilisation portant sur la thématique, ont été tenus. Par ailleurs, les participants de cet atelier de formation, qui s'étalera sur 4 jours, renforceront également leurs connaissances sur l'application de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), signée le 3 mars 1973 à Washington (Etats-Unis) et ratifiée par l'Algérie en décembre 1982. La convention de Washington a pour but de réglementer l'exportation, la réexportation et l'importation d'animaux et de plantes vivants ou morts et de leurs parties et produits pour des espèces considérées comme en voie de disparition.