"A l'heure actuelle, plus de 3.000 espèces animales et 16.000 espèces végétales sont sérieusement menacées d'extinction", a averti M. Abdelmalek lors d'un atelier de formation sur l'échange d'informations et de sensibilisation sur ce phénomène organisé par la DGF en collaboration avec la Gendarmerie nationale. Certaines espèces ont disparu suite au changement intervenu dans leur milieu naturel, d'autres disparaissent ou sont menacées parce que l'Homme perturbe leur habitat, ou en raison de la chasse ou du braconnage. Soulignant la richesse biologique de l'Algérie, considérée comme élevée à l'échelle régionale et mondiale, ce responsable a néanmoins relevé que "l'état de conservation de notre patrimoine faunistique reste préoccupant" et un déclin des populations est observé en raison du réchauffement climatique, des feux de forêt, du commerce illicite des animaux ainsi que le braconnage. Outre l'extinction de certaines espèces animales, le trafic illégale d'espèces sauvages présente des risques pour la santé sur le plan mondial, puisqu'il peut être vecteur de maladies mettant en péril à la fois l'homme, le bétail et les écosystèmes. Selon le DGF, plusieurs mesures ont été prises pour faire face à cette situation dont la mise en place d'un arsenal juridique assurant la protection et la préservation du patrimoine faunistique en interdisant toute forme de braconnage ou de commerce illicite notamment pour les espèces à haute valeur patrimoniale. Au plan international, l'Algérie a adhéré en 1982 à la convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvage menacée d'extinction. Nouvelle approche contre le braconnage et le commerce illicite L'impulsion d'une nouvelle dynamique à l'échelle internationale pour la protection du patrimoine s'avère "nécessaire" moyennant une synergie et une implication "forte" de la part des différentes plateformes internationales dédiées à ce domaine, a plaidé M. Abdelmalek. "Il est temps d'adopter une nouvelle approche contre le braconnage et le commerce illicite d'espèces sauvages, en incitant toutes les parties prenantes à faire de cette préoccupation une priorité absolue", a-t-il insisté. Au plan national, les mesures et actions à entreprendre conformément à la législation en vigueur "doivent placer la nécessité d'une protection intégrale de notre patrimoine biologique comme priorité absolue" dans la stratégie que mène actuellement l'Etat en matière de conservation de la faune et de la flore, selon le DGF. En Algérie, une liste de 23 espèces menacées d'extinction a été déjà publiée dans la loi 06-14 (novembre 2006) relative à la protection et à la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition, alors que 226 espèces protégées disposent d'un statut particulier. Dans sa lutte contre le commerce illicite et le braconnage, la DGF a saisi 15.774 animaux entre 2011 et 2016 et répartis sur 15 espèces notamment des oiseaux dont la première espèce est le chardonneret élégant. Le plus grand nombre de cet oiseau appartenant à la famille des Fringillidés a été saisi dans la région Ouest du pays principalement à Tlemcen où il fait objet d'un "grand trafic" sur les frontières algéro-marocaines. Un nombre important de faucons et de singes Magot a été également saisi, selon le bilan des forestiers. Il s'agit aussi du cerf de Barbarie qui subit un grand braconnage au niveau des frontières algéro-tunisiennes (son aire de répartition). Sa population est en déclin constant. Pour lutter contre ce fléau, la DGF et la Gendarmerie nationale ont décidé d'élargir le champ d'action de leur convention signée en 2014, portant initialement sur la lutte contre les feux de forêt, pour conjuguer leurs efforts afin de lutter contre le braconnage des animaux sauvages. Cet atelier devrait sortir par un plan d'action qui permettra aux deux parties de fédérer leurs moyens afin de faire face à ce phénomène.