Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont poursuivi mardi les débats autour de la déclaration de politique générale du Gouvernement, lors d'une séance plénière présidée par Mouad Bouchareb, président de l'APN, où plusieurs intervenants ont souligné les lacunes enregistrées en matière de gestion du développement local qui a impacté négativement l'économie nationale. Dans ce contexte, la députée Fatiha Mosli du Rassemblement national démocratique (RND) a salué "les réalisations accomplies dans tous les domaines" présentées par le Premier-ministre, Ahmed Ouyahia, déplorant le fait que le développement local n'ait pas été adapté au développement économique du pays. "Les problèmes du développement local ont créé un fossé entre le Gouvernement et le peuple notamment dans les communes les plus éloignées", a-t-elle fait savoir. Pour sa part, Saida Azzoug du Front de libération nationale (FLN) a évoqué les problèmes du développement local dans la wilaya de Bejaia ayant mené à "une effervescence populaire", ajoutant "nous sommes arrivés à ce stade car l'ensemble des projets de développement sont gelés". De son côté, la députée Fouzia Tahraoui Douma du Front démocratique libre (FDL), a imputé le retard de certaines communes en terme de développement "au caractère corrompu de certains élus locaux". A son tour, le député du Front Moustakbal, Houcine Damen a fait état du retard du cadre réglementaire relatif à la révision des codes de la commune et de la wilaya susceptibles de renforcer la démocratie participative et de conférer aux communes davantage de prérogatives dans la gestion du développement". Le député du FLN, Toufik Torch a appelé à davantage de décentralisation au niveau local alors que Mme. Fatiha Tarai (même formation) a soutenu que la décentralisation avait remarquablement réussi dans sa wilaya (Constantine). Le député Habri Nabi du MSP a estimé que la Déclaration de Politique générale du Gouvernement n'a pas porté ses fruits en matière de développement. "Nous avons dépensé des milliards de dollars et continuons à importer du lait et du blé, à geler les postes d'emploi, et à voir le Dinar dégringoler". M. Said Zouar, de la même formation politique, a tenu a souligné "la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, du fait de l'inflation et de la planche à billets". Pour sa part, la députée Nadia Chouitem (PT) a qualifié les chiffres présentés par la Déclaration de politique générale du Gouvernement de "falsifiés", considérant le contenu de la Déclaration comme une "tentative avortée de falsifier la vérité", dénonçant plus particulièrement la hausse du taux de chômage, la propagation de la migration clandestine, la fuite des cerveaux et l'augmentation du volume des impôts non recouvrés. Considérant la Déclaration de politique générale du Gouvernement comme étant une "pré-campagne électorale", Lakhdar Ben Khellaf de l'Alliance Nahdha-Adala-Bina, a relevé "des paradoxes flagrants entre les avertissements autrefois émis par le Gouvernement sur la crise de la conjoncture financière voire économique du pays, et les assurances présentées aujourd'hui devant l'assemblée". . Certains députés intervenants ont évoqué la faible croissance hors hydrocarbures, à l'instar de Fathallah Chaabni (FLN) qui s'est interrogé sur "notre place vis-à-vis du slogan portant augmentation de l'exportation hors hydrocarbures". Toutefois, les députés représentants des partis au Pouvoir ont mis en avant les différentes "réalisations" accomplies par le Gouvernement dans le domaine socioéconomique, citant comme preuve les chiffres avancés par M. Ouyahia. Les présidents des groupes parlementaires à l'APN interviendront, mercredi, sur la Déclaration de politique générale du Gouvernement avant que le Premier ministre ne réponde, jeudi, aux préoccupations des députés.