Le processus de règlement de la crise libyenne a franchi une nouvelle étape à travers l'annonce, par l'Onu, de la tenue les 14, 15 et 16 avril prochain de la Conférence nationale inclusive sous l'égide de la Mission d'appui en Libye (Manul). Annoncée par l'émissaire de l'Onu pour la Libye, Ghassane Salamé, la Conférence nationale" est appelée à dresser une "feuille de route" à même de sortir le pays d'une profonde crise. Il y sera notamment question de fixer une date pour des élections législatives et présidentielle. "Nous allons inviter toutes les catégories (acteurs) politiques libyennes sans exception", a déclaré au cours d'une conférence de presse le chef de la Manul, Ghassan Salamé, précisant qu'entre 120 et 150 participants y prendront part. La confirmation de la tenue de ce rendez-vous est le fruit d'une longue série de consultations et de réunions préparatoires ayant eu lieu dans 57 villes du pays. Tous les sujets qui préoccupent les libyens depuis la chute du guide Mouammar Kadhafi en 2011 y sont inscrits, à commencer par l'établissement d'un échéancier pour la tenue des élections présidentielles et législatives, ainsi que l'élaboration d'une Constitution. Pour M. Salamé, la tenue des élections est la solution idéale pour mettre un terme à la rivalité affichée par les protagonistes de la crise. Auparavant, M. Salamé avait obtenu un accord conclu entre le président du Conseil présidentiel du gouvernement de l'union nationale (GNA) Fayez el-Sarraj, soutenu par l'ONU, et le chef de l'armée nationale libyenne (LNA), le général Khalifa Haftar. Les deux hauts responsables libyens avaient convenu de la nécessité d'unir les institutions de l'Etat et la tenue d'élections présidentielle et législatives d'ici la fin de cette année, ainsi que du soutien aux efforts de l'envoyé de l'ONU en la matière. Dans ce sillage, M. Salamé, avait estimé que les conditions étaient réunies pour la tenue des élections parlementaires en Libye avant la fin du printemps prochain, saluant à l'occasion les efforts déployés par le gouvernement libyen pour le rétablissement de la sécurité dans le pays. Par ailleurs, les trois pays voisins de la Libye, l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie, réitèrent sans cesse leur soutien aux efforts déployés par l'ONU et le représentant personnel du secrétaire général, Ghassan Salamé, pour le règlement de la crise libyenne, rejetant les "interférence étrangères" dans le processus de stabilisation. Les trois pays tiennent des concertations continues à travers des réunions de leur ministres des Affaires étrangères, qui plaident pour une démarche inter-libyenne "consensuelle" et l'appropriation du processus de règlement par les libyens eux-mêmes pour une sortie définitive de la crise.