Diverses feuilles de route et propositions ont été formulées au sein de la classe politique pour éviter au pays un blocage institutionnel, au terme du mandat du président de la République en exercice, le 28 avril prochain, les unes attachées au respect du cadre constitutionnel, d'autres appelant à la mise en place d'une instance chargée de gérer une courte phase de transition. En réponse aux différentes remarques et positions des partis politiques envers la proposition du Général de Corps d'Armée, vice-ministre de la défense nationale, Chef d'Etat-Major de l'ANP relative à L'activation de l'article 102 de la Constitution comme solution à la crise politique que traverse le pays, ce dernier a proposé samedi L'application de deux autres articles de la loi fondamentale du pays. Outre l'article 102 déjà proposé, il s'agit des articles 7, 8 de la Constitution. L'article 7 stipule que "le peuple est la source de tout pouvoir", alors que l'article 8 réaffirme "le peuple exerce sa souveraineté par l'intermédiaire des institutions qu'il se donne" et aussi par voie de référendum et par l'intermédiaire de ses représentants élus". Le Mouvement de la société de la paix (MSP) a estimé dans ce cadre que l'application de l'article 102 de la Constitution, enclenchant la procédure de déclaration de l'état d'empêchement du président de la République, est une issue à la crise, relevant, toutefois, qu'elle "ne permet pas à elle seule la concrétisation des réformes, la transition démocratique et l'organisation d'élections crédibles et transparentes". Situant le rôle de l'armée dans cette conjoncture, il a indiqué qu'il lui revient "d'accompagner" l'aboutissement d'un règlement politique de consensus à la crise politique et la préservation du caractère civil de l'Etat algérien, réitérant son appel pour la création d'une instance indépendante d'organisation des élections. Abondant dans le même sens, le parti Talaie El-Hourriyate de l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis, a considéré que l'appel du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), portant sur l'application de l'article 102 de la Constitution, "illustre la volonté de l'ANP à contribuer à trouver une issue rapide à la crise actuelle à même d'éviter que la situation ne se complique davantage". Néanmoins, l'application de l'article 102 à elle seule "ne suffit pas comme base de règlement de la crise politique", selon ce parti qui juge nécessaire d'assurer les "conditions de transparence" pour permettre au peuple algérien d'exprimer son choix "librement et sans aucune tutelle". Avant que le chef d'état-major ne rende publique, le 26 mars, sa proposition d'application de l'article 102 de la Constitution, le parti du Front de libération nationale (FLN) avait appelé l'ensemble des forces politiques à adhérer à la feuille de route (Conférence nationale inclusive) à laquelle avait appelé le président Bouteflika, affirmant que toutes les propositions qui "tentent de créer des cas de vacance au sein des institutions de l'Etat peuvent conduire à l'anarchie". Cette formation a rejeté la proposition de mise en place d'une "instance présidentielle", estimant qu'elle va "recréer le scénario de 1992 à travers les tentations d'implication de l'armée dans le processus". Des partis d'opposition, des représentants de syndicats autonomes et des personnalités nationales, réunies le 23 mars au siège du Front algérien pour le développement, la liberté et la justice (FADLJ), avaient proposé "une feuille de route pour une solution politique dans le cadre de la légitimité populaire, à mettre en œuvre au terme de l'actuel mandat présidentiel". Cette feuille de route prévoit "l'institution d'une courte période de transition au cours de laquelle les prérogatives du président sortant seront transférées à une instance présidentielle composée de personnalités nationales connues pour leur crédibilité, probité et compétence. L'Instance aura pour mission de prendre en charge les revendications du peuple et ses membres s'abstiendront de toute candidature ou proposition de candidature lors des prochaines échéances électorales".