De nombreuses formations politiques ont élaboré des feuilles de route, susceptibles de permettre à l'Algérie de sortir de la crise mais aussi et surtout, éviter au pays un blocage institutionnel, au terme du mandat du chef de l'Etat, parmi lesquelles certaines restent attachées au respect du cadre constitutionnel et d'autres appellent à la mise en place d'une instance chargée de gérer une courte phase de transition. Le Chef d'Etat-Major de l'ANP, Ahmed Gaid Salah a, d'abord, appelé, mardi dernier, à la destitution du chef de l'Etat par l'application de l'article 102 de la Constitution, puis, avant-hier samedi, les articles 7 et 8 de la Constitution. En réponse aux réactions, aux remarques et positions des formations politiques à la proposition du chef d'Etat-major de l'ANP comme solution à la crise politique que traverse le pays. Pour le Mouvement de la société de la paix (MSP), l'application de l'article 102 de la Constitution, enclenchant la procédure de déclaration de l'état d'empêchement du président de la République, est une issue à la crise. Toutefois, observe-t-il, celle-ci ne permet pas, à elle seule, la concrétisation des réformes, la transition démocratique et l'organisation d'élections crédibles et transparentes. Le parti Talaie El-Hourriyate d'Ali Benflis, a estimé que l'appel de Gaid Salah, illustre la volonté de l'ANP à contribuer à trouver une issue rapide à la crise actuelle. Toutefois, note-t-il, cela reste insuffisant comme base de règlement de cette crise. Il faut, plutôt, suggère-t-il, assurer les conditions de transparence pour permettre au peuple Algérien d'exprimer son choix librement et sans aucune tutelle. De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND), d'Ahmed Ouyahia, a mis en avant la nécessité de former, rapidement, un gouvernement afin d'éviter tout vide constitutionnel. «L'application de l'article 102 de la Constitution évitera au pays une situation de blocage», a estimé le S/G du RND. Pour sa part, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) suggère la démission du chef de l'Etat et la dissolution des deux chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel. Soit, une mise à plat de l'édifice institutionnel. Et propose la création d'une haute instance de transition, la plus courte possible, l'élaboration d'une nouvelle Constitution et d'une nouvelle loi électorale et, la création d'une instance nationale indépendante pour l'organisation des élections dans le cadre de ce processus devant aboutir à l'élection du président de la République avant fin octobre 2019. De son côté le Front des forces socialistes (FFS) a estimé que l'application de l'article 102 ne répond pas aux revendications du peuple Algérien qui demande le changement du système et non un changement dans le système. «Le changement doit être l'émanation de la volonté populaire par l'élection d'une assemblée constituante souveraine et l'avènement de la 2ème République, c'est-à-dire la consécration de l'Etat de droit, l'alternative démocratique et sociale», dit-il. Pour le Parti des travailleurs (PT) de Louiza Hanoune, l'application de cet article implique le maintien du gouvernement actuel et les deux chambres du Parlement, dont le départ est réclamé par le peuple. «La seule issue réside dans une assemblée constituante nationale souveraine, par le biais de laquelle le peuple définira la nature du régime et des institutions à mettre en place pour la satisfaction de toutes ses aspirations démocratiques, économiques, sociales, et culturelles.