Pour le septième vendredi consécutif, intervenant après la démission du président de la République Abdelaziz Bouteflika, les marches populaires imposantes à Alger se sont caractérisées par la revendication de la mise en œuvre d'une feuille de route de laquelle "seront exclues toutes les figures apparentées au régime", ont constaté des journalistes de l'APS. Pour ce vendredi, les manifestants ont afflué en grand nombre vers, principalement, l'esplanade de la Grande poste et la place Maurice Audin, après avoir sillonné les principales artères de la capitale, dans un climat serein et pacifique. Drapés de l'emblème national ou écharpes aux couleurs nationales autour du cou ou sur la tête, les manifestants scandaient des slogans appelant au départ des personnalités politiques encore aux commandes du pays, citant les "quatre B": le Premier ministre, Noureddine Bedoui, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb. Les manifestants ont également exprimé, à travers d'autres slogans et en brandissant des banderoles et des pancartes, leur refus "catégorique" de l'ingérence étrangère, leur attachement à l'unité nationale, la gestion de la période post-Bouteflika par des personnes "intègres et honnêtes" , "pas de pardon", ou encore "l'armée doit transmettre le pouvoir aux civils". Ils ont également rendu hommage à l'Armée nationale populaire (ANP), tout en entonnant comme à l'accoutumée "djeich-chaâb khaoua khaoua" (Armée et peuple sont frères) et exprimant leur attachement à l'instauration d'un Etat civil, fondé sur les valeurs de la Déclaration du 1er novembre 1954. Ces marches dont il est difficile d'avancer le nombre de participants en l'absence d'estimations officielles, étaient encadrées par un service d'ordre qui veille à la sécurité des personnes et des biens et parer à toute éventualité. Dans ce cadre, les services de police ont fait savoir qu'ils ont retrouvé une fillette de 7 ans qui s'est égarée au sein de la foule dans les artères de la wilaya d'Alger, laquelle a été remise à sa famille. A cet effet, ces mêmes services appellent les parents à plus de vigilance à l'occasion de ces évènements, en ne laissant pas leurs enfants sans surveillance. Pour ne pas déroger à la "tradition" instaurée depuis le début de ces marches, les citoyens notamment les jeunes, se sont attelés au nettoyage de toutes les artères de la capitale pour laisser les lieux propres, faisant preuve d'un civisme exemplaire.