Des citoyens sont sortis dans les rues dans différentes régions du pays pour le 11ème vendredi pour manifester pacifiquement et demander le départ des figures du système notamment celles impliquées dans des affaires de corruption, a-t-on constaté. Des milliers de manifestants ont marché pacifiquement dans les villes de l'Est du pays, réitérant leur appel en faveur d'un "changement radical du système" et du "départ de tous ses symboles". A Constantine, en dépit d'une légère baisse du nombre des manifestants, comparativement aux rassemblements précédents, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue agitant le drapeau national et réclamant en scandant "Algérie libre et démocratique", tout en exprimant leur attachement à la préservation de l'unité nationale. Les manifestants ont marché dans les artères principales telles Belouizdad et Abane-Ramdane avant de se rassembler devant le Palais de la culture, Mohamed Laid-Al Khalifa, demandant le jugement de ceux qu'ils ont qualifié de "gang" (Issaba) et qui ont dilapidé des deniers publics. A Batna, des centaines de manifestants ont également défilé tout au long de la rue de Biskra, en passant par la Maison de la culture pour se rendre à la place de la Liberté en entonnant des chants patriotiques et en scandant des slogans appelant à la protection de la Nation, notamment "Ahmiw bledna men el adiene" (Protégez notre pays des ennemis, ndlr) et "Khawa Khawa manach adaoua" (Nous sommes des frères, pas des ennemis, ndlr) exigeant le départ des "trois B" (Bensalah, Bedoui et Bouchareb). Rassemblés au centre du Cour de la Révolution d'Annaba, les manifestants ont condamné ce qu'ils ont qualifié comme "des tentatives de contourner les revendications du peuple". Dans ce même contexte, ils ont émis des propositions pour sortir de la crise vécue par le pays, notamment à travers une banderole immense où il est mentionné que "la solution du peuple est : une déclaration constitutionnelle, un conseil présidentiel, un gouvernement de transition et un organe national indépendant chargé d'organiser des élections". Mêmes scènes à Oum El-Bouaghi, Mila, Souk Ahras et Skikda où des manifestants ont rejeté "la tenue de l'élection présidentielle en présence des symboles du régime", exigeant le départ des "B restants" (le chef de l'Etat Bensalah, le Premier ministre Bedoui et le président de l'APN Bouchareb). Des marches similaires ont été organisées à Bordj Bou Arréridj, Tébessa, Biskra, M'sila, El Tarf, Sétif et Khenchela, où des manifestants ont proposé des noms de personnalités nationales pour conduire la période de transition. Mêmes scènes au Centre, à l'Ouest et au Sud Au centre du pays, des milliers de citoyens ont participé aux marches pour réaffirmer leur mobilisation contre le système dont ils exigent le départ et pour demander le "respect de la volonté du peuple". Dans les wilayas de Blida, Chlef, Djelfa, Médéa, Tipasa et Aïn-Defla, les citoyens qui ont sillonné les artères principales de ces villes, ont demandé l'application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que "le peuple est la source de tout pouvoir" et que "le pouvoir constituant appartient au peuple". Ils ont également réclamé la lutte contre la corruption dans tous les secteurs, y compris dans la presse. A Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, les manifestants ont réitéré leurs revendications pour "le changement du système de gouvernance actuel et le départ de tous ses représentants" et "une justice indépendante". Ils ont réaffirmé leur exigence d'une "solution politique" à la crise actuelle en privilégiant, notamment l'option d'une "période de transition et sa gestion par des figures consensuelles compétentes qui n'ont pas déjà participé à la gestion des affaires du pays". Coïncidant avec la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, des journalistes ont observé des rassemblements dans la wilaya de Tizi-Ouzou pour demander une "plus large liberté d'expression". A l'Ouest du pays, les manifestants ont affirmé l'attachement des citoyens aux revendications et aux objectifs du "Hirak" qui a vu le jour le 22 février dernier. A Oran, des centaines de manifestants ont marché pour réaffirmer l'impératif du changement "radical" du pouvoir, la consolidation des libertés et le renforcement de la démocratie. Les manifestants ont marché sur le boulevard Larbi Ben-M'hidi vers la place près du siège de la wilaya et ont insisté sur le départ de tous les symboles du pouvoir, tout en exprimant leur appui à l'Armée nationale populaire (ANP). A Mostaganem, Tissemsilt, Saida, Ain Témouchent, Tlemcen, Sidi Bel-Abbes, Tiaret, Naama, El-Bayadh et Relizane, les manifestants ont demandé l'application "immédiate" des revendications populaires, à savoir le départ de tous les symboles du régime et la rigueur dans le traitement des affaires de corruption. Au Sud aussi, les citoyens sont redescendus dans la rue afin de relancer leur appel à un changement politique "profond" et au départ des figures de proue du système. La plupart des manifestants sont sortis après la prière d'El-Asr et ont marché pacifiquement à travers leurs circuits habituels, traversant les principales artères des grandes villes, telles que Ouargla, El-Oued, Ghardaïa et Tindouf pour appeler à un "changement radical". En nombre relativement réduit comparativement aux précédents vendredis du fait de la chaleur et des vents de sable qui sévissent dans certaines wilayas du Sud, les manifestants ont aussi saisi l'opportunité pour appeler à la liberté d'expression et de la presse. Pour rappel, l'APS diffuse des images et des vidéos sur ces marches sur son site internet,(www.aps.dz) a fin de mieux illustrer et soutenir ses dépêches.