Le Groupe Anadarko a annoncé lundi qu'il envisageait d'annuler l'accord de rachat avec le géant Chevron à qui il donne un délai de quatre jours pour faire une offre supérieure à celle d'Occidental Petroleum. Anadarko qui détient d'importants actifs en Algérie et Chevron étaient parvenus le 12 avril dernier à un accord définitif pour le rachat de toutes les actions en circulation du groupe Anadarko pour 33 milliards de dollars, soit 65 dollars par action. La valeur totale de la transaction proposée par Chevron s'élève à 50 milliards de dollars, en incluant également la prise en charge de la dette nette et la valeur comptable des intérêts minoritaires. De son côté, Occidental Petroleum a proposé une offre de 57 milliards de dollars, ouvrant ainsi la porte à une guerre d'enchères entre les deux groupes américains. Occidental Petroleum a également signé un accord avec le français Total pour lui céder les actifs d'Anadrko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud dans l'eventualité d'un succès de l'offre en cours. Chevron a jusqu'à vendredi pour présenter une nouvelle offre. Dans le cas contraire Anadarko sera obligé de verser un milliard de dollars à la major américaine au titre des frais d'annulation de l'accord de rachat. Selon de nombreux analystes américains, Chevron demeure malgré son offre inférieure le mieux disposé pour reprendre Anadarko. Les activités du deuxième plus grand groupe pétrolier américain après ExxonMobil correspondent mieux au portefeuille d'Anadarko La major américaine peut facilement absorber une telle acquisition, s'accordent à dire les mêmes analystes. Chevron devrait désormais s'aligner sur l'offre d'Occidental d'autant qu'il ait mobilisé le financement nécessaire au rachat et éliminé tous les obstacles à sa conclusion. Lundi la banque d'affaires américaine Morgan Stanley a déclaré s'attendre que Chevron fasse une contre-offre, précisant qu'Occidental disposait d'une marge de manœuvre limitée pour revoir son offre initiale en raison de problèmes de bilan et d'endettement. Présent au Mozambique où il opère un méga projet de GNL, Anadarko détient également d'importants actifs en Algérie où il figure comme le plus grand producteur de brut parmi les partenaires de Sonatrach. Anadarko avait annoncé en mars qu'il souhaitait reconduire ses contrats de production en Algérie et y renforcer son activité. Le groupe qui produit près de 260.000 barils/jour avait demandé l'extension de tous ses contrats d'exploitation d'hydrocarbures en Algérie. Le premier contrat portant sur le champ Hassi Berkine (HBNS) où le groupe exploite les blocs 404 et 208 arrive à échéance en 2023. Le groupe exploite également en partenariat avec Sonatrach le gisement El Merk à Illizi qui représente l'une des plus grandes découvertes de brut réalisées en Algérie ces dernières années avec des réserves estimées à 1,2 milliard de barils de pétrole et de condensat.