Des citoyens sont sortis dans des marches pacifiques à travers plusieurs wilayas du pays, vendredi 5e jour du mois de ramadhan, pour renouveler leurs revendications d'un "changement radical" et le "départ des figures de l'ancien système", ont constaté les correspondants de l'APS. Les températures élevées n'ont pas eu raison des citoyens des wilayas du centre à l'instar de Blida, Tipasa, Boumerdes, Djelfa et Ain Defla pour poursuivre leur mouvement pacifique qui a débuté le 22 février dernier. Les manifestants moins nombreux que les précédents vendredi, ont notamment scandé "Jeûne ou pas, les marches se poursuivront jusqu'au changement du système", "Non à des élections sous le contrôle de Bedoui et de Bensalah" et "Djeich chaab Khawa Khawa" (peuple et armée sont frères). A Tizi-Ouzou, Bouira et Bejaia, des milliers de citoyens dont de nombreuses familles, ont battu le pavée dans le calme bravant les fortes chaleurs, la soif et la faim de ce premier vendredi du mois de Ramadan, pour réaffirmer leur détermination à continuer leur lutte pacifique, jusqu'à la satisfaction de leur revendication principale: "Un changement radical du système politique actuel". Dans ces trois villes, les manifestants ont exprimé à travers les pancartes et banderoles déployées et les slogans scandés, "le rejet des élections du 4 juillet prochain, et demandé le respect de la volonté populaire". Sur des pancartes ont pouvait également lire "Pour une Algérie plurielle et tolérante". Des milliers de manifestants ont réinvesti la rue dans les wilayas de l'Est du pays revendiquant l'application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que "le peuple est la source de tout pouvoir" et que "le pouvoir constituant appartient au peuple" et refusant "des élections présidentielles". Sous un soleil de plomb en ce cinquième jour de jeûne, des milliers de citoyens, des femmes notamment ont marché pacifiquement dans les rues à Constantine, Annaba, Skikda, Batna, Mila et Khenchela entonnant l'hymne national et scandant "Le peuple est le président". Sous les cris "Djazaïr Horra, démocratiya" (Algérie libre et démocratique) et "Silmiya, silmiya" (pacifique, pacifique), les manifestants depuis les villes de Tébessa, El Tarf, Sétif, Guelma et Oum El Bouaghi, ont réitéré leur appel pour le départ des "3B" (Bensalah, Bedoui et Bouchareb). Le "Hirak" populaire a été marqué par une mobilisation moins importante de la population des différentes wilayas de l'Ouest du pays et l'apparition du slogan portant "rejet des élections du 4 juillet". Les marcheurs, étaient en force à Oran, venant des différents quartiers de la ville et des agglomérations limitrophes. Ils se sont donnés rendez-vous au rond-point jouxtant le lycée Lotfi et le pont Ahmed Zabana. La foule, composée d'hommes, femmes et enfants a scandé des slogans "Non au scrutin du 4 juilleté, "Yetnehaw gaâ, nvoto gaâ"(qu'ils partent tous, nous voterons tous), "A bas le règne de la 3isaba (bande). Par ailleurs, la placette en face du lycée Lotfi s'est transformée en une agora où les citoyens sont invités à intervenir et à débattre des questions relatives au Hirak, aux revendications populaires et aux moyens de sortie de crise. A Mostaganem, Aïn Temouchent, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Tissemsilt, Saïda ou encore à Mascara, El Bayadh, Relizane et Tiaret, la population également moins nombreuse par rapport aux vendredis précédents a bravé une journée caniculaire pour sillonner les principales artères des villes, appelant à la poursuite de "la lutte contre la corruption". A Tlemcen, plusieurs associations caritatives préparent activement, pour cette fin de journée, un "ftour collectif" prévu au centre-ville. En raison des fortes chaleurs qui sévissent dans le Sud et du jeune, les manifestations populaires pour ce 12e vendredi consécutifs, sont prévues en soirée après les prières de "Tarawih".