Les manifestants de Tipasa étaient nombreux en ce 11ème vendredi, avec moins de femmes que par le passé. Un vendredi qui coincide avec la célébration de la journée internationale de la liberté d'expression et de la presse. Les femmes et les jeunes filles ont préféré rejoindre la capitale pour s'exprimer aux côtés de leurs compatriotes. L'évènement populaire cette fois-ci a été marqué par des créations, tant dans le décor que dans la chorégraphie. Les citoyens ont fait venir deux cavaliers qui devançaient la procession pour les accompagner. Au milieu de la foule, deux mégaphones sont utilisés par des jeunes pour scandaient en amplifiant leurs voix et les slogans hostiles au système. Les citoyens affichaient leur détermination tout le long du parcours. Ils étaient solidement encadrés par les policiers en tenue civile et en tenue professionnelle. Les manifestants insistent sur le départ de Bensalah, de Bedoui et son gouvernement. « Non, non à l'injustice du pouvoir », « gâa, gâa, trouhou, ya el issaba », « tasskoute el issaba » ; « essahafa rahi hadhra », « djazair hourra wa démocratiya », « saymine, saymine manach rayhine, manach talguine », « silmiya, silmiya, viva l'Algérie », sont les quelques refrains répétés par les manifestants, qui rejettent aussi le scrutin du 04 juillet 2019. Des slogans sont écrits sur les grandes banderoles hissées par les manifestants. Les portraits de Said Bouteflika, de Bensalah et Bedoui sont affichés sur des pancartes, exprimant le rejet de ces responsables à l'origine de la faillite du pays. Les citoyens rappellent le non respect de la constitution par ces responsables à la tête des institutions de l'Etat. « La décision finale reviendra au peuple », crient-ils. « Mais pourquoi Said Bouteflika qui a utilisé frauduleusement les cachets de la Présidence de la République n'a pas été inquiété ni par la justice ni par Gaid Salah, s'interroge un manifestant venu à notre rencontre, pouvez-vous rapporter mes propos dans votre journal », nous demande-t-il. Les manifestants insistent sur l'application des articles 07 et 08 de la Constitution. En ce 11ème vendredi, beaucoup d'enfants au milieu de la marée humaine assis sur les épaules de leurs pères. Photo : El Watan Le dispositif des éléments de la police anti-émeute a été renforcé le long du parcours comme à l'accoutumée. Les manifestants se sont illustrés par un comportement civilisé. « J'ai été convoqué chez la police, des policiers m'ont intimidé, nous déclare un manifestant, ils m'ont révélé mon passé, car j'avais fait partie des manifestants en 1980 et je continue à manifester depuis le 22 février 2019, j'ai peur de cette menace », ajoute-t-il avant de rejoindre le groupe des manifestants. Pour les manifestants, l'unique solution réside dans le départ définitif des symboles du système.