Un vibrant hommage a été rendu lundi soir à Alger, à Narjess, icône de la chanson algéroise hawzie-chaâbie, par l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), devant un public relativement nombreux. Annoncée comme "digne héritière de Fadhéla Dziria et Meriem Fekkaï", Narjess est apparue en tenue traditionnelle, sur la scène du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) sous les applaudissements et les youyous d'un public qui s'est levé pour "accueillir son idole". Rejoignant son siège à la première rangée, entre les directeurs, de l'Onda Samy El Hocine Bencheikh et du Tna, Mohamed Yahiaoui, la grande chanteuse algéroise a pu apprécier un programme d'une centaine de minutes, "taillé sur mesure", de l'avis d'une spectatrice. Un documentaire d'une dizaine de minutes, réalisé par le département audio-visuel de l'Onda a été projeté, retraçant, avec des extraits de chansons uniquement, le parcours artistique de Narjess depuis ses débuts et ses premiers succès durant les années 1970, jusqu'à sa confirmation qui lui vaudra le respect de tout le public algérien. Une compilation de quatre CD, intitulé "Narjess chante Fadhéla Dziria et Meriem Fekkaï", accompagnée d'un livret, produite par l'Onda, a ensuite été présentée au public, avant de laisser la scène au jeune Orchestre, "Ahl El Fen" dirigé par Nesrine Bourahla, également présidente de l'Association culturelle éponyme de musique andalouse, de théâtre et de danses traditionnelles. Originaire de la ville de Cherchell et issue d'une famille conservatrice, Nardjess, Nadia Bouchama de son vrai nom, a débuté dans une chorale polyphonique, pour qu'en 1973, elle s'essaye à l'émission radiophonique, "Alhan oua chabab" qu'elle retentera avec succès, une année plus tard à la télévision. Ses premières expériences s'avérant concluantes, Narjess intègre l'Institut national de musique où elle passera deux ans, jusqu'à la fin 1974, date à laquelle elle participera, avec la chanson "Sifet el chemaâ wel kendil", à une opérette de Mohamed Hilmi, qui la révélera au public et qui l'emmenèra à enregistrer son deuxième album, sous le titre de, "Aîni chakat maa kalbi". En 1975, elle est sollicitée pour l'inauguration du Casif, Théâtre à ciel ouvert de Sidi Fredj, et sort l'album "Addet ad'mouâï", pour enchaîner ensuite, les enregistrements à la Radio et Télévision algériennes. La cérémonie de mise à l'honneur de Narjess a été organisée par l'Onda, en collaboration avec le Tna.