Des agences onusiennes s'inquiètent de la dégradation de la situation humanitaire dans la région de Tripoli où se poursuivent les affrontements entre les forces de Kahlifa Haftar et ses rivaux. Mardi, le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Joel Millman, a déclaré que " l'insécurité croissante à Tripoli mettait en danger les déplacés et les migrants, alors que les affrontements armés entrent dans leur deuxième mois". Selon l'OIM, les affrontements et les bombardements ont fait plus de 66.000 déplacés en Libye. "L'augmentation rapide du nombre de personnes déplacées est préoccupante alors que les combats s'intensifient en l'absence d'un cessez-le-feu humanitaire", a alerté le porte-parole lors d'un point de presse. Le mécanisme conjoint d'intervention rapide mis en place par l'OIM, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a, jusqu'à présent, fourni des secours de première nécessité à 18.210 personnes. Les Nations Unies sont particulièrement préoccupées par le sort de plus de 3.300 migrants et réfugiés retenus dans des centres de détention. "Dans plusieurs centres de détention, en particulier dans la région occidentale, des personnes ont besoin de soins médicaux d'urgence", a indiqué de son côté le porte-parole de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR),Charlie Yaxley, précisant que la nourriture disponible sur place est rare et que les installations d'eau et d'assainissement sont en mauvais état. Malgré les problèmes de sécurité, les interventions d'urgence de l'OIM se poursuivent dans 11 centres de détention à l'intérieur et à proximité de Tripoli. Selon les chiffres communiqués par l'OIM,plus de 2.800 migrants ont été renvoyés depuis le début de l'année en Libye malgré l'insécurité qui y règne. L'OIM s'inquiète du retour des migrants vers des ports dangereux et de leur placement dans des centres de détention, souvent surpeuplés. L'organisation onusienne a indiqué qu'elle n'était pas en mesure de garantir la protection des migrants détenus, appelant à leur libération immédiate. Depuis le lancement, le 4 avril, de l'offensive par le général à la retraite Haftar en vue de prendre le contrôle de Tripoli, les combats ont fait 454 morts et plus de 2.154 blessés, selon un bilan publié mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).