Depuis la chute du leader Mouammar El Kadhafi, la Libye s'est transformée en piste de sang, des milliers de personnes ont perdu leur vie à cause, du conflit interne qui déchire ce pays, ainsi que la progression du terrorisme qui rend la situation sécuritaire dans la région plus compliquée. Si cette situation sécuritaire préoccupe la communauté internationale, elle constitue un vrai avantage pour les commerçants d'armes illégaux ainsi qu'aux passeurs, car elle leur ouvre les portes de la fortune, plus loin que ça, cette situation à permis de créer un nouveau marché, un marché esclavagiste. Sur la route en direction de l'Europe, des milliers de migrants et réfugiés sont pris au piège et vendus. Un nouveau marché esclavagiste vient d'être découvert en Libye par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) une agence liée au système des Nations unies. Un marché esclavagiste a été mis au jour dans une ville du sud-ouest de Libye, où des migrants et réfugiés espérant gagner l'Europe via la mer Méditerrané sont vendus au plus offrant, a rapporté l'Organisation internationale pour les migrations ce mardi 11 avril. " Des migrants en provenance du sud du Sahara sont achetés et vendus par des Libyens avec le soutien des citoyens du Ghana et du Niger, qui travaillent pour eux ", a fait savoir le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations Joel Millman. L'OIM est en train d'interroger des migrants en provenance de Libye via des centres transitaires à Niamey et Agadez pour recueillir des informations sur le sujet. Ces derniers jours, j'ai parlé avec quelques réfugiés qui m'ont raconté des histoires horrifiantes. Ils ont confirmé qu'ils couraient bien le risque d'être vendus en tant qu'esclave sur des places ou dans des garages à Sebha ", a souligné Joel Millman citant un des collaborateurs de l'OIM basé au Niger.
Au lieu d'être récompensé on se voit vendu Selon lui, la vente est effectuée par des passeurs ainsi que par des habitants locaux qui ramènent des migrants pour effectuer des travaux de construction dans la ville. Au lieu de les payer, ils les vendent à de nouveaux acheteurs. M. Millman a ajouté que certains migrants, majoritairement des habitants du Niger, du Ghana ou de la Gambie, sont forcés à travailler en tant que voleurs, marchands d'esclaves ou encore gardiens dans des maisons ou sur les marchés. Des collaborateurs de l'Organisation internationale pour les migrations en Libye ont également reçu des informations sur la vente d'esclaves dans ce pays. D'après eux, les personnes retenues par des contrebandiers sont victimes de violences, de harcèlements sexuels et souffrent de malnutrition. Beaucoup d'entre eux y perdent la vie et sont enterrés dans le désert. La situation est terrible. Plus nous travaillons en Libye, plus nous comprenons que ce pays est une vallée des larmes pour des migrants ", a commenté le directeur du Département des opérations et des situations d'urgence de l'OIM Mohammed Abdiker. Pour sa part, le chef de la mission de l'OIM en Libye, Othman Belbeisi a déclaré mardi à Genève qu': il y a en Libye de véritables "marchés d'esclaves" où la vente et l'achat des migrants se négocie. "Vous allez au marché, et vous pouvez payer entre 200 et 500 dollars pour avoir un migrant" et l'utiliser pour "vos travaux". "Après l'avoir achetée, vous devenez responsable de cette personne. (...) Certaines d'entre elles s'échappent, d'autres sont maintenues en servitude", a-t-il ajouté.
Des promesses en l'air Conscient de la situation, le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj reproche à l'Union européenne de ne pas l'aider comme promis à lutter contre l'intense trafic de migrants à partir de ses côtes, dans un entretien publié mardi par le journal allemand Bild. "Malheureusement, l'Europe ne nous a pas aidés. Elle a juste fait des promesses en l'air", a accusé M. al-Sarraj à propos des échanges en cours avec l'UE sur l'aide matérielle dont ont besoin les garde-côtes libyens. Nous avons d'urgence besoin de plus d'assistance professionnelle pour protéger et contrôler nos côtes (...) En outre, la communauté internationale doit faire davantage pour aider à stabiliser le pays", a ajouté le chef du gouvernement d'union nationale, dont le siège est à Tripoli et qui ne contrôle qu'une partie du territoire libyen. "Nos demandes n'ont pas reçu de réponses pour l'instant. Si cela ne change pas, le résultat sera encore plus de trafiquants et davantage de réfugiés", a encore averti M. al-Sarraj. Le service diplomatique de l'UE, dirigé par la Haute représentante Federica Mogherini, examine actuellement une demande de matériel formulée par le gouvernement de M. al-Sarraj. Mais "étant donné que certains garde-côtes libyens se livrent à des trafics, y compris des trafics d'êtres humains, il est indispensable qu'une aide européenne soit assortie d'un mécanisme de suivi sur l'emploi de ce matériel", a souligné un diplomate européen sous couvert d'anonymat. Plus de 24.000 migrants sont arrivés de Libye en Italie pendant les trois premiers mois de l'année, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU, contre 18.000 sur la même période en 2016. L'année dernière, 181.000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90 % en provenance de Libye. Selon les organisations internationales, 800.000 à un million de personnes, majoritairement originaires d'Afrique subsaharienne, se trouvent actuellement en Libye dans l'espoir de gagner l'Europe à bord d'embarcations de fortune, dont la plupart prennent la mer dans les environs de Sabrata (nord-ouest). Depuis l'automne dernier, l'UE a formé 90 garde-côtes libyens dans le cadre de sa mission EU Navfor Med Sophia, qui participe aussi aux secours en mer pour éviter les naufrages d'embarcations.