Les Etats-Unis se sont opposés jeudi au Conseil de sécurité à la proposition de conférer un mandat à la force conjointe G5 Sahel au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. "Les Etats-Unis ne cessent de répéter que l'autorisation au titre du chapitre VII n'est pas nécessaire pour accomplir les missions de la force conjointe. Les Etats du G5 Sahel se sont déjà dotés d'accords sur les opérations militaires dans leurs territoires respectifs", a déclaré Jonathan Cohen, l'ambassadeur adjoint américain à l'ONU lors d'une réunion sur la paix et la sécurité au Sahel. "Nous sommes déçus que certains au sein de ce Conseil et ailleurs continuent d'évoquer le chapitre VII et l'affectation de contributions à la force", a-t-il dit. Peu avant que le diplomate américain ne prenne la parole, l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre, a indiqué devant le Conseil de sécurité que "l'ambition" de la France était de "renforcer le soutien multilatéral ( ) via l'octroi d'un mandat robuste", car, selon lui, "seul un soutien prévisible et durable est de nature à assurer le succès des efforts" de la force conjointe à Moyen terme. Adoptant une approche progressive, Delattre a indiqué qu'il allait porter cette proposition au Conseil de sécurité "dès que la force aura enregistré ses premiers résultats significatifs". Bintou Keita a rappelé au cours de son exposé que la situation au Mali et dans le Sahel au sens large restait "extrêmement préoccupante". Le changement climatique, la sécheresse, l'insécurité croissante, l'extrémisme violent, le trafic illicite de personnes, d'armes et de drogues, sont autant de défis auxquels est confrontée la région du Sahel, a-t-elle souligné lors de cette réunion à laquelle participaient également le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, le Haut-représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, le représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel, Angel Losada Fernandez et le directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yuri Fedotov.