OUZOU - La wilaya de Tizi-Ouzou s'est engagée ces dernières années dans un processus de restructuration de la filière oléicole, visant à améliorer qualitativement et quantitativement la production en huile d'olive. Région montagneuse à vocation arboriculture fruitière, Tizi-Ouzou offre un terroir idéal pour le développement de culture de l'olivier, a observé le directeur local des services agricoles (DSA), Laib Makhlouf, qui a tracé à son installation un plan d'action pour atteindre cet objectif en faisant participer à cette démarche l'ensemble des intervenants dont les professionnels, les organisations professionnelles, les instituts de formation agricole (ITAFV, ITMAS) et l'université. Pour la mise en place d'une stratégie de développement de cette filière, la DSA a organisé une série de réunions, clôturée par une journée technique sur la "Situation de la filière oléicole : contraintes et perspectives" tenue en juillet 2018 à l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé en agriculture de montagne (ITMAS) de Boukhalfa, pour faire le diagnostic de la filière afin d'arrêter les points forts à valoriser et les erreurs dans le processus de production à corriger et ce, dans le perspective d'améliorer la production en huile d'olive ainsi que sa qualité, a indiqué à l'APS M. Laib. L'ITMAS de Boukhalfa, considéré comme un acteur incontournable dans cette démarche, participe à cet effort en assurant régulièrement des formations en oléiculture sur plusieurs thématiques, a rappelé le directeur de cet établissement, T'amène Saïd. D'ailleurs, c'est en raison de son implication "effective" dans la promotion de l'agriculture et de la filière oléicole notamment que cet institut a été proposé par l'ITAFV pour abriter un laboratoire d'analyse et de certification de l'huile d'olive, a ajouté M. T'amène. Ce volet formation a été aussi une des principales préoccupations du Conseil interprofessionnel oléicole de Tizi-Ouzou, qui a créé en janvier dernier, cinq champs-écoles sur l'oléiculture ayant pour but l'amélioration de la production oléicole locale. Ces écoles-au-champs sont implantées dans les localités de Makoua, Béni Douala, Aziza, Boghei et Mâatkas. Il s'agit de sites de formation et de démonstrations régionaux au profit des agriculteurs qui pourront y apprendre les bonnes pratiques pour améliorer la rentabilité de leurs oliveraies et produire une huile de qualité. Ils sont animés par des spécialistes qui assurent des cours sur plusieurs thèmes dont la fertilisation, le labour, l'irrigation, la taille, le traitement phytosanitaire et la récolte, a expliqué le président de ce Conseil, Mourad Abdel. Le développement de la filière oléicole et notamment de la qualité de l'huile d'olive pour qu'elle soit aux normes défini par le Conseil oléicole international (COI) pour la production d'une huile vierge et extra vierge, permettra à l'huile algérienne de se placer sur le marché internationale, a observé Labi Makhloof. Dans cette perspective, la DSA a déposé auprès du ministère de tutelle, en décembre 2018, une demande de labellisation pour l'obtention du label d'Indice géographique (IG) de l'huile d'olive des Ath Ghovri sous la dénomination géographique "Achvali n'Ath Ghovri". Elle concerne l'huile produite dans une aire géographique englobant neuf (9) communes réparties sur les daïras de Bouzguène et d'Azazga et présentant un potentiel oléicole de 3 294 ha d'oliveraies, 41 huileries et une production annuelle moyenne de plus de 1,5 million de litres d'huile d'olive, a rappelé Mme Hadjih, membre de la commission de labellisation. Cette labellisation implique les producteurs (oléiculteurs et oléifacteurs) dans un processus de production d'une huile aux normes internationales à travers un cahier des charges définissant l'itinéraire technique de production, telles que la taille, la récolte qui doit se faire selon les normes pour obtenir une huile vierge ou extra vierge, la période de récolte qui doit se faire au stade véraison du fruit (vert-violet), le stockage dans des caisses, une trituration qui doit intervenir dans un délais idéal de 48h, le processus de trituration dont le malaxage qui doit se faire entre 30 et 45 minutes et à une température de 27 à 28 C , a-t-on appris de même source. Le directeur local des services agricole, qui a rappelé que des exportations d'huile d'olive produite à Tizi-Ouzou ont déjà eu lieu à titre individuel, a souligné que l'organisation de la commercialisation pour aller vers l'exportation est le dernier maillon de ce plan de développement de la filière oléicole. Pour cela, il a insisté sur l'importance de la mise en place de coopératives qui vont acheter l'huile aux producteurs adhérents et assurer un suivi des pratiques de production.