L'Alliance nationale républicaine (ANR) a annoncé, samedi, sa décision de suspendre sa participation à la présidentielle, prévue le 4 juillet, et ce jusqu'à la réunion des conditions nécessaires à la réussite de cette échéance électorale. La décision de suspendre sa participation et de la reporter à "une date ultérieure" est dictée par des considérations "populaire, constitutionnelle, juridique et politique", a indiqué le parti dans un communiqué à l'issue de la réunion de son bureau politique, estimant que "le rejet par de larges franges du peuple algérien du cadre dans lequel se déroulera l'échéance du 4 juillet, le manque de mécanismes constitutionnels et juridiques pour encadrer l'élection (Haute instance chargée de la supervision et de la surveillance des élections et la révision du code électoral) et l'absence d'un consensus politique chez la majorité des acteurs de la scène nationale sont susceptibles de faire de ce rendez-vous une autre occasion ratée pour trouver la solution et une cause supplémentaire d'aggravation de la situation". Faisant parti des trois partis politiques ayant retiré le dossier de candidature auprès du ministère de l'Intérieur, le parti a dit avoir rempli toutes les conditions légales de candidature, à travers la collecte de "731 formulaires de signatures individuelles d'élus répartis sur 33 wilayas". La candidature du secrétaire général du parti, Belkacem Sahli "est conditionnée par la nécessité d'accompagner la solution constitutionnelle et électorale par une série de mesures politiques pour rassurer l'opinion publique nationale et rétablir la confiance entre le pouvoir et le mouvement populaire (hirak), dont la mise en place d'un gouvernement de compétences nationales dirigé par une personnalité indépendante et consensuelle, le traitement de la question de l'illégitimité du président de l'APN, l'installation d'une instance nationale indépendante chargée de la supervision des élections, l'amendement de certains articles de la loi organique portant régime électoral, et ce, a-t-il dit, au sein d'une vision "souple de l'agenda électoral prévoyant le report de la Présidentielle de quelques semaines, conformément au texte et à l'esprit de la Constitution". Réitérant son attachement à la solution constitutionnelle et électorale, l'ANR a affirmé qu'il partageait la position nationale exprimée par l'Armée nationale populaire (ANP), considérant que "l'organisation de la Présidentielle dans les meilleurs délais, l'encadrement du Hirak populaire, le refus de toute ingérence étrangère et le rejet de certaines revendications irrationnelles sont à même de mettre un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer la crise et d'éviter le vide constitutionnel qui mènera le pays à l'impasse". Pour ce faire, l'ANR a appelé les fidèles et les patriotes parmi les partis politiques, la société civile et le Hirak populaire à "adhérer à cette démarche décisive en vue de réaliser l'élan national tant escompté et construire l'Algérie nouvelle, en classant les priorités, en s'écartant de toute position extrême" et en concentrant les efforts de tous afin de garantir "la réussite de la période de transition constitutionnelle et tout ce qu'elle implique comme concessions communes", a conclu le communiqué.