L'ANR et le Front El Moustakbal out pour la présidentielle Jusqu' à la fin de la journée d'hier, le Conseil constitutionnel n'a reçu aucune candidature. Il est presque certain qu' en l'absence de candidatures. le processus électoral soit fortement compromis. Malgré le dépôt de leurs lettres d'intention au même titre que 74 déposants indépendants, l'ANR et le Front El Moustakbal devaient confirmer leurs candidatures ce jeudi, ce qui n' a pas été le cas. Les deux formations politiques en vue ont préféré ne pas courir le risque d'aller à contre-courant des positions du Hirak et ont préféré reporter leurs candidatures pour une conjoncture politique moins complexe. Ainsi, par la voie d'un communiqué rendu public, hier, l'Alliance nationale républicaine annonce «la suspension de sa participation à l'élection présidentielle, prévue pour le 4 juillet 2019, et ce jusqu'à ce que les conditions pour la réussite de cette élection soient réunies. Dans ce sens, le parti réitère sa position en précisant que la candidature de son secrétaire général, le docteur, Belkacem Sahli, est conditionnée par l'accompagnement de la solution constitutionnelle et électorale, par une série de mesures politiques, à même de rassurer l'opinion publique et rétablir la confiance entre le pouvoir et le mouvement populaire», indique le communiqué. Parmi ces conditions l'ANR revient dans le même document sur la nécessité de constituer un gouvernement composé d'une équipe compétente, sous la présidence d'une personnalité consensuelle et indépendante, de régler le problème de l'illégitimité du président de l'APN, de désigner une instance nationale indépendante pour le suivi et la surveillance des élections, et réformer quelques lois organiques des élections, notamment celles relatives à l'élection présidentielle. Dans le même sillage, l'ANR précise que ces conditions devraient être accompagnées par un report de quelques semaines, comme le permet la Constitution. Pour les mêmes raisons, dans un communiqué publié ce samedi, le président du front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, fait savoir officiellement que son parti se retire de la course de l'élection du 4 juillet 2019. Sur la même voie que l'ANR, le favori de cette élection prend position pour les mêmes raisons. Il dénonce une absence de conditions idoines pour la tenue de cette élection présidentielle, l'absence de concurrence politique, nécessaire pour une élection démocratique, de l'instance indépendante d'organisation des élections, et la non-tenue du dialogue proposé par l'ANP. Par ailleurs, l'ANR et le front El Moustakbal, malgré leur retrait à cette élection, se rallient sur la sage vision adoptée par l'Armée nationale populaire, sous le commandement du chef d'état-major, le général Gaïd Salah, considérant que l'organisation de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais, et dans les meilleures conditions possibles, contribuerait à mettre fin à la crise et éviter le vide constitutionnel, qui représente un réel danger pour la réussite du mouvement populaire et tous les acquits obtenus. Les 45 jours réglementaires, qui séparaient la date du convocation du corps électoral, de la date limite de dépôt de candidatures pour la présidentielle du 4 juillet, ont pris fin hier samedi, 25 mai. Il est à préciser que jusqu' à la fin de la journée d'hier, le Conseil constitutionnel, n'a reçu aucune candidature. Il est presque certain qu'en l'absence de candidatures le processus électoral est fortement compromis. Notamment qu' au lendemain du 14e vendredi de la contestation populaire, le Hirak, à l'unanimité, a exprimé un refus catégorique pour la tenue de cette élection présidentielle, sous la houlette des anciennes figures du système, en l'occurrence, les deux B restants, Bensalah et Bedoui.