Après avoir "suspendu" sa candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet, le président du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a réitéré, hier, son appel à la classe politique pour un dialogue sérieux et sans exclusive autour de la mise en place d'une instance d'organisation des élections, en l'invitant à réaliser un large consensus autour de la fixation de la date de l'élection présidentielle. Dans une conférence de presse, Belkacem Sahli a expliqué la "suspension" de sa candidature par l'absence de conditions nécessaires à la réussite de ces joutes électorales, en rappelant avoir conditionné sa participation par la l'accompagnement de la solution constitutionnelle par des mesures politiques pour rassurer l'opinion publique. Il s'agit, notamment, de la prise en charge des revendications "réalistes" du hirak, la mise en place d'une commission indépendante d'organisation des élections, à côté de la haute instance de surveillance prévue par la Constitution, afin de parer à la fraude à tous les niveaux. Il a préconisé d'aller avec deux instances aux élections et de retirer complètement le dossier des élections de l'administration, en plaidant pour le départ du président de l'APN et celui du Premier ministre, le remplacement du gouvernement actuel par un gouvernement de "compétences nationales" et la révision du code électoral. Interrogé sur un éventuel report des élections, le président de l'ANR a indiqué qu'en cas de décision dans ce sens, son parti demandera au président de ne pas fixer seul une nouvelle date, mais qu'il préfère que cela soit fait après un dialogue au sein de la classe politique et du hirak, y compris au sujet de la haute instance. Un dialogue qui prendra deux semaines, d'après son estimation, puisque l'avant-projet est déjà préparé par les experts du gouvernement, et qui devrait aboutir à un consensus, pour être soumis au Parlement sous forme d'une loi organique. Ce n'est qu'après que le président de l'Etat proposera, dans le cadre du dialogue, une date qui pourrait aller jusqu'à 90 jours, a-t-il estimé. L'orateur a reconnu l'existence de crainte de reproduire, dans trois mois, les mêmes conditions de rejet des élections, et cette crainte se vérifiera en cas de refus ou d'échec du dialogue. Un tel échec pourrait venir, selon lui, du refus du pouvoir de faire des concessions, dont le minimum est le départ de quelques "B". De même, "le pouvoir doit lâcher l'organisation des élections", a-t-il martelé.