, a affirmé le professeur de relations internationales Yahia Zoubir, estimant qu'on veut imposer une situation d'occupation de fait. "L'israélisation du conflit du Sahara occidental consiste à acquérir des territoires, faire une colonisation de peuplement et faire en sorte que ce genre d'occupation soit agréé par la communauté internationale", a souligné ce chercheur algérien lors du colloque pluridisciplinaire intitulé "Le Sahara occidental – Actualités d'une question ancienne", dont les travaux ont été ouverts lundi après-midi à Amiens (Hauts-de-France). Pour lui, c'est le modèle d'occupation israélien qui est reconduit dans le conflit du Sahara occidental opposant le Maroc au peuple sahraoui. "On veut imposer une situation de fait, notamment du côté des grandes puissances. La France est en faveur du Maroc dans ce conflit et les Etats-Unis sont pour Israël", a-t-il ajouté, soulignant que la France "soutient le Maroc et laisse faire cette occupation des territoires sahraouis, la preuve en est la question des droits humains que la France refuse d'intégrer cette question dans le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso)". Il a réfuté dans ce contexte l'appel au "réalisme" pour résoudre le conflit, né de l'occupation marocaine il y a plus de quarante ans. "C'est une vision sélective et tendancieuse, alors qu'il faut intégrer dans l'approche la réalité sahraouie qui a le droit international en sa faveur", a-t-il affirmé. Makana Moïse Mbengue, professeur de droit à l'Université de Genève, a quant à lui évoqué l'Union africaine vis-à-vis de la question du Sahara occidental, faisant observer que depuis l'adhésion du Maroc, "on assiste à un revirement de la position" de l'institution continentale. "Après avoir défendu becs et ongles la question en revendiquant le référendum d'autodétermination du peuple sahraouie, l'Union africaine, préfère maintenant que la question soit traitée au sein d'une troïka", a-t-il expliqué, soutenant que ceci "contredit toutes ses résolutions pertinentes". "On assiste au sein de l'UA, une sorte de fragmentation du principe de l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a-t-il ajouté, précisant que "ce n'est pas conforme au textes fondateurs" de cette institution. Le colloque se poursuivra mardi pendant toute la journée avec une thématique que les intervenants focaliseront, notamment, sur la population du Sahara occidental, le rôle des organisations internationales et les relations à venir entre l'Union européenne et le Sahara occidental.