La canicule qui frappe la France ces derniers jours n'a pas empêché des Algériens de se donner rendez-vous pour un 15e rassemblement à Paris afin de réitérer "la continuité de la lutte pacifique jusqu'au départ du régime". Le rassemblement qui n'a pas drainé une grande foule comme celle des premières manifestations, a vu toutefois la participation des dizaines d'Algériens qui se sont mobilisés pour réitérer la continuité de la lutte pacifique jusqu'au départ du régime. Les manifestants cherchaient des coins ombrés sur la place de la République pour écouter les interventions des animateurs de ce rassemblement qui s'est scindé en plusieurs forums de discussion et de dialogue. Les manifestants ont accueilli favorablement l'annulation de l'élection présidentielle du 4 juillet, annoncée dans la matinée par le Conseil constitutionnel, estimant que c'est une "autre victoire" du peuple algérien qui l'a refusée depuis le début. Les pancartes et les banderoles de ce rassemblement étaient dominées par les photos de Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l'homme, mort en détention suite à une grève de la faim. Sur ces pancartes on pouvait lire "Mort pour la démocratie et la liberté", "Ton sacrifice ne sera pas vain. Nous continuerons ton combat pour une Algérie libre et démocratique", "Liberté de tous les détenus politiques et les prisonniers d'opinion". Kamel Eddine Fekhar (54 ans) est décédé, mardi dernier, au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz-Fanon de Blida, après la détérioration de son état de santé. Le ministère de la Justice a instruit, mercredi, ses services concernés de diligenter "une enquête approfondie" sur les tenants et aboutissants du décès de Kamel Eddine Fekhar, rappelle-t-on. Un "Manifeste pour l'Algérie nouvelle", distribué sur place, a souligné que les manifestations populaires et pacifiques des Algériens "réclament la fin du système en place", affirmant qu'un processus démocratique "fondé sur un socle constitutionnel incontestable et incontestée doit mettre fin à l'usurpation de la souveraineté populaire". Le manifeste appelle à l'édification d'un Etat civil garantissant les libertés des cultes, de conscience, d'opinion et la neutralité de l'armée et de l'administration. Pour les rédacteurs du manifeste, la construction de l'Etat démocratique et social doit assurer les droits et libertés, la justice sociale et l'égalité des chances. Les animateurs du mouvement ont prévu pour dimanche prochain une "grande" marche pour la transition démocratique qui s'ébranlera de place de la République à place des Victoires avec comme slogans "Pour un Etat de droit et démocratique, une justice indépendante, contre la répression et l'arbitraire".