Le Groupe de la Banque Mondiale a revu mardi à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale en 2019 et 2020 sur fond de faiblesse des investissements qui menace de freiner l'essor des économies émergentes et en développement. Selon la nouvelle édition du rapport de la BM sur les perspectives économiques mondiales, la croissance du PIB mondial devrait progresser de 2,6% en 2019 et de 2,7% en 2020, soit respectivement -0,3 et -0,1 point comparés à l'édition de janvier. "Le relèvement des barrières commerciales, un regain de difficultés financières et un ralentissement plus brutal qu'attendu dans plusieurs grandes économies font partie de ces menaces", précise l'institution de Bretton Woods dans ce nouveau rapport intitulé "Tensions grandissantes et investissements atones". Commentant les nouvelles projections, le président de la BM, David Malpass, souligne que "la dynamique actuelle reste fragile, alors que la hausse des niveaux d'endettement et la faiblesse des investissements dans les économies en développement les empêchent d'exploiter tout leur potentiel". Les prévisions tablent sur une hausse de 2,9% en 2020 dans ces pays, sous-tendue par les investissements en capital des pays du Conseil de coopération du Golfe et une reprise de l'économie irakienne. Du côté des pays importateurs de pétrole, un redressement est attendu avec la progression des réformes et de bonnes perspectives dans le secteur du tourisme. La croissance en Afrique subsaharienne devrait s'accélérer à 3,3% en 2020, sous réserve d'une amélioration de la confiance des investisseurs dans certaines des grandes économies, mais également du redémarrage de la production de pétrole dans les grands pays exportateurs et du maintien d'une production agricole dans les économies pauvres en ressources, anticipe le rapport. Cependant, la hausse attendue du PIB par habitant dans la région ne suffira pas à faire reculer significativement la pauvreté, note la BM. En 2020, la croissance en Afrique du Sud devrait redémarrer légèrement, à 1,5% tandis qu'en Angola et au Nigéria, elle devrait s'établir à respectivement 2,9 et 2,2%, selon les mêmes projections.