Le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, a estimé vendredi à Paris que les relations afro-européennes ont besoin d'une poussée "réelle" et doivent être "plus efficaces". "( ) les relations afro-européennes ont besoin d'une poussée réelle et doivent être plus efficaces, pour toutes formes d'intégration et d'interaction entre les organismes continentaux et régionaux", a-t-il expliqué dans son allocution au cours de la XXe réunion de l'Association des Sénats d'Europe, à laquelle l'Algérie a été invitée à l'instar d'autres pays africains. Il a indiqué que le continent africain, sous la conduite de l'Union africaine, est engagé aujourd'hui dans une vaste entreprise de réhabilitation globale politique et économique pour "faire de ce dernier un acteur majeur et incontournable dans les relations internationales", ajoutant que depuis la création de l'UA en 2000, l'Afrique est "pleinement" investie dans les tâches essentielles d'édification et de modernisation de l'Etat afin de "renforcer le statut de la notion d'Etat, pérenniser sa stabilité, assurer la sécurité de sa population". Cependant, il a avoué que cette tâche "n'est pas facile", car le continent africain "connaît toujours des crises et des conflits et fait toujours l'objet de menaces et défis asymétriques tels que le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l'extrémisme violent". "En outre, il subit aussi les défis liés aux mouvements migratoires et aux problèmes environnementaux, y compris le changement climatique, ce qui nécessite une coordination accrue et des efforts concertés pour y faire face", a-t-il précisé, rappelant dans ce contexte les années du terrorisme qu'a connues l'Algérie. "Je voudrais rappeler ici, que l'Algérie a souffert des années durant, du fléau du terrorisme, qu'elle a pu vaincre par ses propres moyens, tout en adoptant, une stratégie globale fondée non seulement sur des solutions sécuritaires, mais également sur une approche intégrée, combinant des solutions politiques et économiques et des réformes globales consacrées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale", a-t-il expliqué. Pour le président du Conseil de la nation par intérim, la question du développement constitue "toujours" pour les pays africains, "un véritable dilemme, qui doit faire l'objet d'une analyse approfondie et permanente, ce qui en fait une de ses priorités essentielles", faisant observer que le dialogue euro-africain escompté, est celui qui "établit comme priorité le développement des ressources humaines et rend disponible les investissements qui garantissent la croissance, la paix et la sécurité du continent". Il a plaidé dans ce sens pour une "plus grande et créative synergie", entre les efforts du continent africain et de l'Union européenne, qui accroîtra "considérablement", selon lui, la valeur et la rentabilité de leurs partenariats, en faveur de la paix, du développement et des espoirs communs. C'est dans sens, a-t-il ajouté, que l'Algérie "a toujours tenu à plaider en faveur d'un partenariat fondé sur les principes de l'équilibre et de l'égalité avec les partenaires extérieurs au continent". "Mon pays a également tenu à renforcer sa contribution au développement d'un continent africain pacifique et sécurisé, pour pouvoir s'attaquer, par la suite aux problèmes de développement et autres défis", a-t-il ajouté, soulignant que l'Algérie considère que la question du développement "doit être envisagée dans le cadre d'une approche globale et inclusive, impliquant fondamentalement le développement économique et social ainsi que la promotion et l'émancipation de l'être humain, qui doit être la base et la finalité de tout processus de développement". Au sujet du bicaméralisme, Salah Goudjil a rappelé son importance comme "régime politique moderne", surtout en termes d'équilibre et de stabilité de l'ensemble des institutions politiques nationales. Il a indiqué, dans ce contexte, que l'expérience du bicaméralisme en Algérie "s'est avérée positive et porteuse en ce qu'elle a fondamentalement contribuée à assoir la pratique démocratique, notamment à travers le développement de l'activité parlementaire et des synergies entre les deux chambres et les autres institutions nationales".