Un atelier de formation des formateurs à l'enquête sur les causes des incendies de forêts a été ouvert lundi à l'Ecole nationale des forêts de Batna en présence du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Amari, du Directeur général des forêts, de l'ambassadeur du Japon en Algérie et de représentants de la FAO (organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture). Le ministre a affirmé à l'occasion que ce projet s'inscrit dans le cadre de la consolidation des potentialités professionnelles et scientifiques du secteur des forêts dans la lutte contre les incendies de forêts. Le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assasse, a souligné que l'atelier qui concerne la gestion et la lutte contre les incendies est encadré par la FAO et financé par le Japon, en coordination avec le ministère de l'Agriculture représenté par la Direction générale des forêts (DGF). Le projet porte notamment sur les causes des incendies de forêts en Algérie dont les statistiques indiquent que 80 % restent méconnues, a indiqué l'intervenant, ajoutant que l'objectif de l'atelier est d'approfondir l'enquête sur les causes des feux pour les prévenir et se préparer à mieux les affronter. L'atelier portera également sur la réhabilitation des sites forestiers incendiés et l'exercice au terme de la campagne anti-feux de forêts, sur l'évaluation des mesures prises pour la lutte et la prévention de ce fléau, a indiqué Nabil Assasse, tout en précisant que le projet inclut l'équipement d'une salle à l'école nationale des forêts pour l'exercice à la gestion et la prévention des incendies de forêts. L'ambassadeur du Japon en Algérie, Kazuya Ogawa, a indiqué visiter pour la première fois la wilaya de Batna pour y ouvrir cet atelier au profit des techniciens et cadres en charge de la lutte contre les incendies de forêts pour lequel le Japon a octroyé 160.000 euros via la FAO. Soulignant l'importance de la formation, le diplomate a souligné que l'Algérie possède un riche patrimoine forestier dont d'importantes superficies sont annuellement dévastées par les flammes constituant une véritable saignée qu'il est impératif de stopper. De son côté, le Directeur général des forêts a mis l'accent sur l'importance de cet atelier qui offrira aux cadres du secteur une formation scientifique leur permettant de connaître les causes des incendies de forêts. Il a également noté que ce projet de coopération n'a pu être concrétisé que grâce au financement de l'Etat du Japon. Le responsable de la DGF a relevé que l'enquête sur les incendies de forêts en Algérie entre 1985 et 2018 montre que 66.673 incendies ont ravagé 1,073 million d'hectares de couvert forestier, précisant que les pics des incendies avaient été enregistrés durant les années 1993, 1994 et 2017. Assurant que la DGF mobilise "d'importants" moyens pour la prévention des feux de forêts, le même cadre a ajouté que l'objectif premier de l'atelier est de constituer un réseau plurisectoriel d'investigation sur le phénomène des incendies de forêts qui détruisent annuellement 1% du couvert végétal du pays. Premier du genre, cet atelier vise à former une équipe composée d'éléments de la protection civile, de la gendarmerie nationale et de cadres des forêts spécialisés dans la prévention et la lutte contre les incendies de forêts et la recherche de leurs causes, a indiqué le directeur de l'école nationale des forêts, Othmane Briki, qui a précisé que les wilayas concernées dans une première phase sont Tlemcen, Bejaia, Jijel et Batna. Cet atelier, encadré par des experts français, se poursuivra jusqu'au 20 juin courant. Une sortie a été organisée dimanche à la forêt de Bouarif, située entre les communes de Batna et Fesdis, qui avait connu l'été 2018 l'incendie le plus ravageur du pays ayant détruit 362 hectares, ainsi qu'à la forêt de Boumerzoug, dans le parc national de Belezma.