Les autorités soudanaises ont identifié le "responsable" de la dispersion d'un sit-in de manifestants qui a fait des dizaines de morts à Khartoum début juin, a affirmé jeudi le numéro deux du Conseil militaire de transition (CMT), le général Mohammed Hamdan Daglo. "Nous avons identifié le responsable", a assuré le général Daglo, cité par des médias locaux. Le général Mohammed Hamdan Daglo qui n'a pas donné de détails au sujet de "ce responsable", ni s'il avait été arrêté, a précisé qu'il ne voulait pas influer sur l'enquête, ajoutant que les auteurs de la dispersion, qu'ils soient "des membres des forces régulières ou des civils, seraient traduits en justice". "L'enquête sera transparente et le procès public", a-t-il souligné devant un rassemblement de femmes soudanaises en soutien au Conseil militaire dans la capitale. Le général Daglo, est à la tête des Forces de soutien rapide (RSF), des paramilitaires accusés par les chefs de la contestation et des ONG d'être à l'origine de la dispersion du sit-in du 3 juin et de la répression qui a suivi. Il a promis dimanche "la pendaison aux auteurs" de la dispersion du sit-in où au moins 128 personnes ont péri, selon des médecins proches de la contestation alors que les autorités ont fait état de 61 morts. Dalgo qui avait auparavant assuré que le drame de la dispersion était un "piège" tendu aux RSF, a défendu jeudi ses forces, faisant savoir "qu'un général qui distribuait des cartes d'immatriculation des RSF, a été arrêté". "Nous avons également arrêté 23 personnes à Port-Soudan qui ne faisaient pas partie des RSF mais portaient l'uniforme", a-t-il assuré. Le 3 juin, des hommes armés en tenue militaire ont dispersé ce sit-in installé depuis début mai devant le Quartier Général de l'armée (QG) pour faire pression sur les militaires et réclamer un transfert du pouvoir aux civils après la destitution du président Omar el-Béchir le 11 avril dernier. Le CMT, au pouvoir, a regretté des "erreurs qui se sont produites" lors de la dispersion, assurant ne pas l'avoir ordonnée et que l'objectif initial de l'opération était tout autre. Il s'est opposé samedi au lancement d'une enquête internationale sur la répression du sit-in du 3 juin Le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamseddine Kabbachi, avait affirmé que le but de l'opération était de chasser des éléments "criminels" dans un secteur appelé Colombia, près du sit-in. De son côté, le porte-parole de la commission d'enquête militaire sur la dispersion du sit-in, Abderrahim Badreddine, a indiqué à la télévision d'Etat que son rapport n'était pas finalisé. Mais il a révélé des conclusions préliminaires selon lesquelles "des officiers et des soldats sont entrés sur les lieux du sit-in sans l'ordre de leurs supérieurs".