Le Premier ministre sahraoui, Mohamed Akeik, a rappelé samedi à Vigo, la responsabilité historique de l'Espagne dans le processus de décolonisation de l'ensemble du territoire du Sahara occidental et a revendiqué "une attitude courageuse pour réparer ses erreurs du passé et adopter une nouvelle stratégie dans la région". "Il est indéniable que l'Etat espagnol continue d'être la puissance administrative du Sahara occidental et qu'il est responsable d'un scénario de souffrance plus durable que prévu", a souligné M. Akeik, dans son intervention lors des travaux de la Conférence internationale des villes solidaires avec le peuple sahraoui, organisée vendredi et samedi dans la ville espagnole de Vigo (Galice), évoquant la responsabilité juridique de l'Etat espagnol sur le territoire. Pour le Premier ministre sahraoui, "les relations entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et l'Espagne doivent suivre la voie tracée par les relations établies par leurs peuples". Dans son message adressé aux représentants des villes, municipalités et institutions, le responsable sahraoui a souligné que "la présence et la signature de jumelages avec des villes sahraouies assument une partie de cette responsabilité historique, nourrissent notre espoir et nous font partager le rêve tant attendu de la fin de l'ère coloniale, pour combattre l'occupation étrangère et mener à bien l'indépendance totale de la RASD." M. Akeik qui est également chef de la délégation sahraouie aux travaux de cette conférence, dont les travaux ont été achevés samedi, a saisi l'occasion pour dénoncer les accords illégaux qui incluent les zones occupées du Sahara occidental et a ajouté que "l'attitude actuelle des institutions européennes ne contribue pas à la recherche d'une solution définitive au conflit et comporte des risques graves la stabilité dans la région du Maghreb". "Malheureusement, l'Union européenne, dirigée par des pays directement impliqués dans le conflit, n'a pas respecté les condamnations prononcées par la Cour de justice des Communautés européennes et a renouvelé ses accords, y compris dans les zones sahraouies occupées. L'Union européenne a ainsi tourné le dos à la légalité internationale et à sa propre justice", a rappelé M. Akeik. Le responsable sahraoui a mis en garde sur la nécessité d'établir de politiques claires pour mettre fin au statu quo et appliquer les résolutions de l'ONU sur le territoire. Il a également réitéré son appel à "la mise en place de mécanismes de protection des droits de l'Homme dans les zones occupées du Sahara occidental afin de mettre fin aux agressions contre la population civile et de garantir la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, notamment le groupe Gdeim Izik, condamné illégalement par les forces d'occupation marocaines." Mohamed Akeik a tenu, à cette occasion, à remercier les institutions galiciennes pour leur engagement et leur soutien à cette conférence internationale afin de continuer à accompagner les Sahraouis dans leur combat pour l'indépendance de la République sahraouie. La conférence de Vigo (Galice) avait débuté, vendredi, avec la participation de plus de 80 représentants des différentes municipalités solidaires avec le peuple sahraoui, à travers l'ensemble des circonscriptions d'Espagne, d'Algérie, de France et d'Italie. Au menu de la rencontre, plusieurs thèmes relatifs à la question sahraouie et à la responsabilité historique de l'Espagne dans le processus de décolonisation, en sus du pillage systématique des ressources naturelles sahraouies et des violations quotidiennes des droits de l'Homme dans les territoires occupés ont été abordés par les particpants. La conférence à laquelle a pris part, le maire de la ville espagnole de Vigo, M. Abel Caballero, et le vice-gouverneur de Galice, Alfonso Rueda, vise à assurer une coordination entre les différents établissements et mouvements de solidarité avec le peuple sahraoui, à créer des idées et propositions susceptibles d'accélérer le processus de décolonisation au Sahara occidental conformément au droit international et à mettre un terme à la souffrance du peuple sahraoui.