L'adoption à l'unanimité, par le Parlement européen, d'une résolution d'urgence sur l'aide alimentaire en direction des réfugiés sahraouis, a fait réagir, le 14 avril dernier, le groupe des Verts et le ministre délégué de la République arabe sahraouie (RASD) pour l'Europe, Mohamed Sidati. Intervenant au nom du groupe des Verts, Raül Romeva i Rueda a déclaré que les Sahraouis, vivant loin de leurs familles et de “leur pays (…), ne trouvent pas de solution au conflit”, en prévenant contre le risque de la reprise de “la lutte armée”. “L'Union européenne ne doit en aucun cas fermer les yeux, elle doit prendre en compte le plan Baker II”, a-t-il souligné. l'eurodéputé a situé la responsabilité historique de l'Espagne, en sa qualité d'ex-puissance administrante du territoire du Sahara occidental, en affirmant clairement : “N'oublions pas que les réfugiés sahraouis sont dans des camps alors que c'est l'état espagnol qui est responsable de cette situation !” Raül Romeva i Rueda a donc interpellé, au nom des Verts, le Chef du gouvernement espagnol, M. Zapatero, invitant Madrid “à jouer le rôle qu'a joué le Portugal par rapport au Timor Oriental”. “Le moment est venu pour l'UE (Union européenne, ndlr) de faire face à ce problème, de faciliter la tenue d'un référendum conformément au droit international et à la Charte des Nations unies”, a-t-il encore indiqué l'eurodéputé. De son côté, le ministre délégué sahraoui pour l'Europe et membre du secrétariat national du Front Polisario a rendu hommage aux parlementaires européens “pour la haute conscience exprimée au sujet de la situation humanitaire des populations sahraouies réfugiées”. Il a saisi l'occasion pour lancer un “appel aux acteurs européens concernés” pour la mise en œuvre des recommandations consignées dans la résolution sur le Sahara occidental. Dans une déclaration rendue publique jeudi, M. Sidati a reconnu que “les populations sahraouies, contraintes à s'établir dans des camps de réfugiés, en raison de l'occupation illégale de leur territoire, ont connu ces dernières années une détérioration de leurs conditions de vie matérielles”. Selon lui, la dernière résolution du Parlement européen vient rappeler à l'Union européenne, à la fois, “son devoir humanitaire” envers les réfugiés sahraouis et la nécessité de leur octroyer “une assistance humanitaire conséquente et régulière, tant que le processus de décolonisation (…) n'est pas encore achevé”. La résolution du Parlement, adoptée à l'unanimité, apparaît comme la résultante de positions de principe et d'actions menées par les responsables sahraouis, ainsi que les partisans d'une solution politique juste et équitable, qui épouse le point de vue de l'ONU, notamment sur le point relatif à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Les 12 et 13 avril derniers, plusieurs comités européens de soutien au peuple sahraoui, des parlementaires sahraouis et Mohamed Sidati étaient, en effet, présents au Parlement européen, à Strasbourg, pendant la session plénière. Ils ont rencontré des parlementaires des différents groupes politiques, ont été reçus par l'intergroupe parlementaire “Paix pour le peuple Sahraoui”, puis auditionnés par les groupe GUE/NGL et Verts. L'accent a été mis sur “l'aggravation de la situation alimentaire” dans les camps de réfugiés, “les violations des libertés et des droits humains dans les territoires occupés par les forces d'occupation marocaines” et les “actions illégales de prospection et d'exploitation des ressources naturelles” du Sahara occidental. H. A.