Les préparatifs pour la présidentielle en Tunisie se poursuivaient jeudi en prévision du deuxième tour, prévu dimanche prochain, mettant aux prises Kaies Saied et Nabil Keroui qui vient d'être libéré, à quatre jours du scrutin, après avoir été incarcéré depuis le 23 août dernier pour suspicion de "blanchiment d'argent et évasion fiscale". Outre les préparatifs logistiques et humains qui battent leur plein sous la supervision de la Haute instance indépendante pour les élections (ISIE), les équipes de campagne des deux candidats s'emploient à redoubler les contacts avec les électeurs dont chaque voix pèsera sur l'issue de cette épreuve des urnes. Dans ce sens, des sources concordantes auprès de la télévision tunisienne, l'un des organisateurs de l'émission des débats télévisés, affirment qu'un duel télévisé entre les deux candidats est prévu pour les prochaines heures et que "tout est fin prêt pour sa réussite". Le débat télévisé qui devait avoir lieu entre les deux candidats au début du mois courant a été jusqu'ici impossible d'avoir lieu, compte tenue de l'incarcération de M. Karoui. En outre, des sources proches du parti Qalb Tounes (Au coeur de la Tunisie), avaient indiqué, mercredi, que le candidat Karoui allait organiser dans les heures prochaines des rencontres avec les électeurs. Les bons résultats réalisés par la formation de M. Karoui lors des législatives du 6 octobre, en arrivant en deuxième position et le durcissement du collectif de défense du candidat de Qalb Tounes, en réclamant le report du scrutin de dimanche, étaient tous des facteurs, souligne-t-on, qui plaidaient et rendaient évidente cette libération. La qualification du candidat de Qalb Tounes et la victoire de cette dernière renseignent sur la popularité de M. Karoui auprès des Tunisiens. La demande du report du scrutin étaient, aux yeux des observateurs, "tout à fait logique compte tenue de la situation du candidat Karoui faisant de lui un candidat lésés dans ses droits". La contestation des résultats du deuxième tour, dans le cas où Karoui serait en prison, aura été "censée et rationnelle" de la part de la formation Qalb Tounes. A rappeler que le cas de Nabil Karoui n'est prévu, par aucun article de la loi électorale en vigueur. "Une situation qui imposait sa libération pure et simple", selon des juristes.