Le premier tour de la présidentielle anticipée en Tunisie a eu lieu le 15 septembre. Les candidats Kaïs Saied et Nabil Karoui sont arrivés respectivement premier et deuxième avec 18,7 % et 15,5%. Le deuxième tour de la présidentielle anticipée en Tunisie aura lieu officiellement le 13 octobre courant, a confirmé la Haute instance indépendante pour les élections (ISIE), balayant ainsi toutes les allégations et les supputations pariant sur le report ou l'annulation pure et simple dudit tour. «Le processus électoral est irréversible», a tranché Nabil Baffoun, président de l'ISIE, lors d'un point de presse animé en fin de semaine, à l'issue de la réunion du conseil de l'instance, ajoutant que la campagne électorale du deuxième tour du scrutin présidentiel anticipé (fixé pour le 13 octobre) aura lieu entre le 3 et le 11 du même mois. «Le processus électoral est régi par des délais constitutionnels selon lesquels l'élection présidentielle anticipée doit avoir lieu dans un délai ne dépassant pas les trois mois de la date de l'investiture officielle du président de la République par intérim», a expliqué, en outre, M. Baffoun, annonçant par la même occasion le calendrier de la tenue du deuxième tour en Tunisie et à l'étranger. «Le deuxième tour aura lieu dimanche 13 octobre sur le territoire tunisien et les 11, 12 et 13 à l'étranger», a-t-il notamment dit. Le premier tour de la présidentielle anticipée en Tunisie a eu lieu le 15 septembre. Les candidats Kaies Saied et Nabil Karoui sont arrivés respectivement premier et deuxième avec 18,7% et 15,5%. Par la même occasion, l'ISIE a annoncé également la liste des bureaux de vote auxquels un horaire spécifique d'ouverture et de fermeture a été fixé lors des élections législatives prévues le 6 octobre et au second tour de la présidentielle. Le report ou l'annulation du deuxième tour a été avancé et défendu particulièrement par les partisans du parti Qalb Tounes (Au cœur de la Tunisie) et les sympathisants avec son président, Nabil Karoui, se trouvant en prison depuis le 23 août sur ordre de la Cour d'inculpation pour «blanchiment d'argent et évasion fiscale». «La tenue du deuxième tour dans ces circonstances est contraire au principe consacrant l'équité des chances entre les candidats et met de fait le candidat Karoui en position de faiblesse par rapport à son rival», ne cesse-t-on de crier. «Les partisans et les sympathisants du candidat du parti Qalb Tounes sont allés jusqu'à menacer de contester les résultats du deuxième tour dans le cas où Nabil Karoui serait vaincu», selon des médias locaux repris par l'APS. L'hypothèse du report ou d'annulation du deuxième tour a été aussi renforcée par le nombre de pourvois en appel déposés par les candidats malheureux lors du premier tour contre les résultats du scrutin du 15 septembre auprès du Tribunal administratif, et ce, avant qu'ils ne soient tous rejetés au début de la semaine en cours. Le cas de Nabil Karoui n'est prévu par aucun article de la loi électorale en vigueur. L'ISIE qui organise le processus électoral en Tunisie avait maintes fois signalé cette carence, renvoyant la responsabilité aux autorités judiciaires. Le président de l'ISIE, Nabil Baffoun, que les médias ont interrogé, mercredi, à ce sujet, a simplement espérer la «libération» de Nabil Karoui. L'ISIE va, par contre, œuvrer pour garantir au candidat Karoui son droit de s'adresser aux Tunisiens et d'accéder aux médias pour faire part de son programme et ses visions, a insisté M. Baffoun. Après avoir rassuré que l'ISIE reste attachée à ce que M. Karoui pourra s'adresser à travers les médias aux électeurs, en participant notamment à des débats depuis sa prison, M. Baffoun a rappelé que la loi électorale et les dispositions réglementaires en vigueur «consacrent le principe d'égalité des chances entre les candidats». Le respect du principe d'égalité des chances entre les candidats a été défendu aussi par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et la télévision publique tunisienne, l'un des organisateurs de l'émission des débats télévisés. La télévision tunisienne s'est dit prête à faire participer aux débats télévisés le candidat Karoui depuis sa cellule, alors que la Haica avait fait part de l'envoi, aux autorités judiciaires, d'une correspondance sollicitant une permission au profit du candidat Karoui d'accéder aux médias.