Le ministre de l'Energie Mohamed Arkab a affirmé, dimanche à Alger, que la demande interne en gaz et en produits pétroliers a connu une grande croissance supérieure à 7 %, entrainant à l'horizon 2025-2030, un déficit structurel entre l'offre et la demande sur le marché national impactant négativement les engagements du pays envers les clients étrangers. Lors d'une séance d'audition suivie de débat devant les membres de la Commission des finances et du budget à l'Assemblée nationale populaire (APN) dans le cadre du projet de Loi de finance (PLF)2020, M. Arkab a précisé que le projet de loi régissant les activités des hydrocarbures proposé par le Gouvernement vise à surmonter ces difficultés à travers l'encouragement et le renforcement du partenariat pour l'augmentation des efforts d'exploration et la hausse des réserves du pays afin d'assurer, à long terme, la sécurité énergétique. Ce texte, selon le ministre, est susceptible de sécuriser les ressources nécessaires à la croissance socio-économique et la satisfaction, à long terme, des besoins du marché national en prenant en compte la croissance exponentielle de la consommation nationale en gaz et en produits pétroliers. A ce propos, le ministre de l'Energie a déclaré que la demande en gaz naturelle est en constante augmentation et que les réserves gazières du pays font l'objet de contrats d'exportation à l'horizon 2030. Sur ce, il est impératif de développer les réserves existantes et d'explorer lesnouvelles pour assurer les besoins du marché national, a-t-il ajouté. Le secteur des hydrocarbures est un secteur vital pour le pays et il y a nécessité de réélaborer les textes législatifs gérant ce secteur en l'enrichissant rapidement pour attirer de nouveaux investissements et les technologies de pointe en faveur de la relance de l'économie nationale, la création de richesse, la satisfaction des besoins des citoyens et la création de l'emploi. Recul sensible des recettes pétrolières A ce propos, le premier responsable du secteur a fait savoir que le pays a connu un recul sensible dans ses recettes en hydrocarbure atteignant les 24,6 milliards USD fin septembre 2019 contre 29 milliards USD durant la même période en 2018. Cette situation, poursuit le ministre, implique une hausse de la production du pétrole et du gaz. Le projet de loi sur les hydrocarbures, qui sera présenté au parlement, est susceptible d'atteindre cet objectif car il ouvre la voie à l'investissement. Il a rappelé que le prix moyen de pétrole algérien avait atteint, fin septembre 2019, les 65 USD/ baril contre 72 USD durant la même période en 2018 soit une baisse de 11%. La valeur de la fiscalité pétrolière est restée stable de fin septembre 2018 à la fin septembre 2019 d'une valeur de 2.016 mds DA soit une réduction de 0,5%. La production nationale en matière d'hydrocarbures, a-t-il souligné, a atteint 140 millions de TEP (fin septembre 2019) contre 143 million TEP durant la même période en 2018, enregistrant un recul de 2%. En revanche , la consommation nationale a augmenté à 45 millions TEP (fin septembre 2019) contre 42 millions TEP durant la même période en 2018, soit une augmentation de 8%. Selon le ministre, cette hausse s'explique par l'augmentation ayant touché tous les produits dont ceux pétroliers (22%) outre le Gaz de pétrole liquéfié (GPL) (+11%). Eu égard à cette situation, a-t-il expliqué, les importations ont baissé à 67 millions TEP fin septembre 2019 contre 74 millions TEP durant la même période en 2018, soit une baisse de 9%. En réponse aux préoccupations d'un nombre des membres de la commission relatives à la nécessité "de valorisation et d'utilisation des énergies renouvelables que recèle l'Algérie, notamment le grand Sud", le ministre a précisé que le secteur poursuivrait la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables adopté dernièrement par le gouvernement, rappelant la réalisation, jusqu'à ce jour, de près de 400 mégawatts de l'énergie solaire et éolienne. Il a indiqué, dans ce sens, que ce programme vise l'installation de 6.000 mégawatt d'énergies renouvelables sur le moyen terme (2027), et ce en recourant à l'industrie locale. La commission de régulation de l'électricité et du gaz a lancé, à ce propos, un appel d'offres, par voie d'enchères, pour la réalisation de nombre de centrales de production d'électricité photovoltaïque avec une production totale atteignant les 150 mégawatt, a-t-il fait savoir, ajoutant que les enveloppes financières seront ouvertes lundi. Cette opération est "une opportunité pour les industriels et les investisseurs nationaux et leurs partenaires étrangers pour réaliser ces projets qui seront suivis par d'autres projets similaires avec d'autres capacités et des moyens des réalisation locaux selon les capacités de production locales, a précisé le ministre. M.Arkab a souligné que la SKTM (Shariket el Kahraba wa el Taket el Moutadjadida) s'attèle, actuellement, à la réalisation d'un projet d'hybridation des centrales diesel à l'énergie solaire dans le grand sud avec une capacité de 50 mégawatt, et ce dans l'objectif de réduire la consommation du diesel, lequel est transporté sur de longue distance. Le ministre a expliqué que Sonatrach comptait également sur le secteur des énergies renouvelables inscrit dans sa vision stratégique 2030, précisant que ce groupe avait tracé un programme concernant certains sites industriels relevant du secteur des hydrocarbures pour couvrir 80% des besoins des sites pétroliers en électricité. Ce programme -visant la production de 1.3 GW- permettra de produire 1 milliard m3 de gaz/an qui sera destiné exclusivement à l'exportation, a-t-il ajouté. Concernant le budget du secteur dans le cadre de la loi de Finances 2020, M. Arkab a fait savoir, dans ce sens, que le montant de la fiscalité pétrolière est estimé à 2.714,5 milliards DA sur la base d'un prix référentiel du baril de pétrole à 50 USD, ajoutant que le budget de fonctionnement du secteur est estimé à près de 59,8 Mds Da, dont la majorité est destinée à la subvention du prix de dessalement de l'eau de mer (92%). Le budget d'équipement s'élève, quant à lui, à 29 Mds DA et sera principalement consacré au programme du soutien de l'Etat en matière d'énergie, a-t-il dit, faisant état de la consécration de 10 milliards DA au Fonds national de soutien à l'investissement pour l'électrification et la distribution publique du gaz, en sus de 18 milliards DA à la subvention de la facture d'électricité dans les wilayas du Sud, et 695 millions DA aux deux programmes d'énergies renouvelables et de maitrise de l'énergie. Les questions des membres de la commissions ont porté sur la valorisation des énergies renouvelables et leur généralisation dans le pays, notamment dans le sud, outre le raccordement des régions isolées et enclavées au réseau électrique et au Gaz.