Les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre ont souligné, jeudi, au 5ème jour de la campagne électorale, la nécessité de renforcer le front interne pour préserver la stabilité du pays et faire face aux menaces qui le guettent, appelant les Algériens à participer massivement au prochain scrutin afin d'élire un président devant concrétiser leurs aspirations au changement. Animant un meeting à la maison de la Culture "Ali Maachi" à Tiaret, le candidat Ali Benflis, a mis l'accent, en effet, sur l'impératif du "renforcement du front interne sur la base de la confiance placée dans les institutions de l'Etat, l'unité entre le peuple et son armée et la préservation de l'Etat national". Le président du parti Talaie El-Hourriyet a exprimé, à l'occasion, son appréhension de la "vulnérabilité de ce front, si le pays demeure sans président de la République pour une longue durée". Plaidant la "rupture avec les anciennes pratiques nuisibles aux institutions de l'Etat", et la "consécration de la bonne gouvernance" dans la gestion des affaires publiques, M. Benflis a présenté, dans ce cadre, une proposition de loi pour protéger les walis de toute interférence dans leur travail. De son côté, Abdelkader Bengrina s'est engagé depuis Relizane à faire face à ceux qui veulent attenter à la sécurité de l'Algérie, mettant en garde contre d'"horribles plans" visant la déstabilisation du pays. "Nous ne pouvons retourner aux années 90, ni accepter un scénario similaire à ceux de la Libye et de la Syrie", a précisé le candidat du Mouvement El-Bina, lors d'un meeting animé à la maison de la culture de la ville, tout en dénonçant des "parties tendancieuses impliquées dans le projet de report des élections et du maintien du statu-quo". Réaffirmant "son respect des principes et des opinions des Algériens concernant l'élection présidentielle", M. Bengrina a appelé, en outre, à "barrer la route aux ennemis du pays". Dans le même esprit, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, quant à lui, lors de son meeting populaire à la salle Zénith de Constantine que la tenue la présidentielle en cette conjoncture précise, était "un impératif national" pour "sauver le pays des menaces qui le guettent et barrer la route aux comploteurs". Tout en appelant au respect des avis de ceux qui sont en faveur du boycott de la présidentielle, M.Tebboune a déclaré néanmoins que "nul n'a le droit d'empêcher sont qui sont pour d'aller voter". L'ancien premier ministre s'est engagé, par ailleurs, s'il était élu président, à la révision de la Constitution et du Code électoral pour la consécration de la séparation des pouvoirs et la consolidation des institutions, ainsi que pour favoriser "la transmission du flambeau aux jeunes". Le candidat Abdelaziz Belaïd, a promis, pour sa part, d'ouvrir tous les dossiers en suspens avec les pays voisins, compte tenu de l'intérêt du pays, appelant dans ce contexte à l'édification du grand Maghreb. Intervenant lors d'un rassemblement populaire organisé au palais de la culture Abdelkarim Dali à Tlemcen, M. Belaïd a estimé aussi que l'avenir de l'Algérie est lié aussi à celui de tous les pays africains voisins, notamment ceux de la région du Sahel, appelant à l'établissement de la zone de libre-échange et à des projets de développements communs aux profits des populations de la région. Dans le même sillage, le candidat Azzedine Mihoubi a évoqué, lors de son meeting à Tamanrasset, le développement économique dans le Sud du pays afin de renforcer le rôle régional de l'Algérie, notamment au sein de l'espace sahélien, proposant la création d'une agence dédiée à cette mission. Le candidat du Rassemblement national démocratique (RND) a promis, en outre, de renforcer les capacités agricoles des wilayas du Sud par le biais d'investissements agricoles majeurs et à développer les activités de stockage et de commercialisation des produits agricoles, afin de contribuer à la diversification des exportations algériennes, dépendante actuellement des hydrocarbures. Réitérant sa confiance vis-à-vis du peuple algérien et de son adhésion au processus électoral, M. Mihoubi a salué, à l'occasion, le rôle de l'Armée populaire nationale (ANP) dans la protection des frontières et préservation de la stabilité et de la sécurité du pays. Toutes les dispositions prises pour la réussite du processus électoral De son côté, le vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, a assuré que toutes les dispositions ont été prises pour la réussite du processus électoral, se félicitant de "l'adhésion" du peuple à son armée et sa détermination" à aller vers l'élection du 12 décembre. Dans une allocution d'orientation prononcée, jeudi à Biskra, au troisième jour de sa visite à la 4ème Région militaire, le vice-ministre de la Défense nationale a affirmé que "le Haut Commandement de l'ANP a veillé à ce que soient satisfaites les revendications populaires légitimes et urgentes, à l'origine des marches populaires pacifiques, civilisées et qui tiennent compte de l'intérêt suprême de la patrie. Pour ce faire, toutes les mesures idoines à même de préserver au peuple algérien sa sécurité et sa stabilité et à l'Etat algérien et ses institutions vitales leur notoriété et leur pérennité ont été prises, et ce, jusqu'à atteindre l'étape de la tenue des élections présidentielles". Pour la réussite de ces élections, le chef d'Etat-major de l'ANP a soutenu également que "toutes les dispositions de sécurisation de l'ensemble des étapes du processus électoral ont été prises, en sus des mesures légales permettant de protéger la voix du citoyen et de préserver le caractère constitutionnel de ce processus national d'importance".