Au deuxième jour de la campagne électorale, les candidats ont défendu lundi le principe du libre choix du citoyen et le respect mutuel entre les personnes qui sont pour et celles qui sont contre l'organisation du scrutin du 12 décembre prochain. Le candidat Ali Benflis a indiqué que le prochain président de la République doit être "rassembleur" et éviter "l'exclusion et la marginalisation" de quelque partie que ce soit. "Le prochain Président élu doit rassembler tous les Algériens, sans exclusion, marginalisation ou népotisme et doit être à l'écoute de toutes les parties, qu'elles fassent partie des soutiens ou des opposants", a déclaré M. Benflis lors d'un meeting à Souk Ahras. Le président du parti Talaie el Hourriyet a de nouveau défendu l'option de l'élection présidentielle, soutenant qu'elle représente "la voie la plus sûre pour sauvegarder le pays et assurer sa stabilité", appelant à respecter cette option. A partir d'Adrar, Abdelmadjid Tebboune a estimé que la majorité des Algériens sont pour l'organisation des élections présidentielles car ils sont "conscients du danger qui menace un pays resté sans président pendant neuf mois et craignent, en même temps, un retour du scénario de la période de transition de l'année 1992". Il a, dans ce sens, souligné l'importance d'élire un président de la République afin de "garantir le changement revendiqué par le peuple et sauver le pays", réitérant la nécessité d'aller voter le 12 décembre. M. Tebboune a également appelé au respect de la conviction du citoyen qui rejette la Présidentielle, mais il a, en même temps, souligné que "nul n'a le droit d'empêcher un autre citoyen d'aller voter et exprimer son choix" le jour du scrutin, tout en affirmant que la décision finale reviendra à la majorité. L'autre candidat à la Présidentielle, Abdelkader Bengrina, a pour sa part mis l'accent, lors d'un meeting populaire à Blida, sur la nécessité de respecter les personnes qui refusent d'aller voter, appelant les médias à leur tendre le micro pour qu'elles puissent exprimer leurs avis et argumenter leurs positions, et par ricochet, ces dernières devront, à leur tour, respecter l'avis des personnes convaincues de l'importance de l'organisation des élections présidentielles. Il a affirmé que le dernier mort reviendrait à la majorité. M. Bengrina a ajouté que le boycott des élections mènera l'Etat et ses institutions dans le piège de l'intervention étrangère comme fut le cas dans d'autres pays, affirmant de nouveau l'intérêt particulier qu'il accorde à la tenue d'une Présidentielle transparente et sincère. De son côté, Abdelaziz Belaid a appelé, à partir de la maison de la Culture d'Aïn Defla, où il a animé un meeting populaire, le peuple algérien, à s'unir, à s'unifier, à s'éloigner de tout genre de violence, et à se respecter les uns les autres afin de pouvoir aller de l'avant et, par conséquent, édifier le pays, soulignant qu'il s'est porté candidat à la Présidentielle avec la foi de servir l'Algérie, pas à titre individuel, mais avec l'ensemble du peuple. Il a aussi estimé que le problème actuel que confronte le pays est dû au "manque d'une gestion à même d'organiser les institutions de l'Etat" et, également, au fait que le peuple, à travers toute sa composante, a failli à sa mission envers le pays, déplorant le manque de confiance constaté chez le citoyen à l'égard des institutions de l'Etat et son sentiment de ne pas être un citoyen à part entière qui jouit de droits et devoirs. Il a, à ce propos, mis en avant la nécessité de disséquer la situation actuelle que traverse le pays afin de pouvoir diagnostiquer les "maladies" sociales, économiques, culturelles et même historiques ayant affecté la société algérienne, et par la suite, les traiter et avoir la capacité d'avancer, soulignant que "l"Algérie recèle des richesses qui garantissent une vie prospère et digne à tout le peuple algérien". La campagne électorale en brèves --Education : le candidat à la Présidentielle du 12 décembre prochain, Ali Benflis, a promis lundi à Souk Ahras "d'accorder un intérêt particulier à la famille de l'éducation, tous paliers confondus, selon la situation financière du pays", refusant de donner "de fausses promesses aux citoyens". --Légitimité : Le candidat à la Présidentielle du 12 décembre prochain, Azzedine Mihoubi a mis l'accent, dimanche soir à Adrar, sur l'impératif de "consacrer la volonté du peuple à choisir un président légitime de manière régulière, propre et démocratique permettant à l'Algérie de se repositionner en tant qu'un Etat d'institutions intégral, voire un Etat avec un président en mesure de discuter de toutes les questions". --Sud : Le candidat à l'élection Présidentielle du 12 décembre, Ali Benflis a promis, dimanche soir à partir de Tamanrasset, de mettre fin à "l'injustice" dont sont victimes les régions du sud du pays. Le candidat a également promis de prendre en charge les besoins des populations du Sud concernant l'accès à "l'eau potable, la santé et l'éducation", s'engageant à "accorder un intérêt particulier au secteur de la santé". --Soutien : Des étudiants ont organisé lundi matin à l'Université Djilali Liabes à Sidi Bel Abbès une marche pacifique de soutien à l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Ils ont exprimé, lors de cette marche au deuxième jour de la campagne électorale, leur soutien aux élections qui constituent, selon eux, une solution constitutionnelle qui conduira à bâtir une Algérie nouvelle et forte. Paroles de candidats au deuxième jour de la campagne Ali Benflis depuis Souk Ahras: "le prochain Président doit être rassembleur de tous les Algériens, sans exclusion aucune, ni marginalisation ou clientélisme comme il doit être à l'écoute de toutes les parties partisanes et opposantes". "L'élection est la voie la plus sûre pour préserver le pays et garantir sa stabilité (...) il faut respecter les opinions de ceux qui sont favorables à l'organisation des prochaines échéances". Abdelaziz Bélaïd depuis Aïn Defla: "Si je suis élu Président, je m'engage à ouvrir un dialogue avec tous les Algériens sans exception afin de diagnostiquer les situations pour aller vers la consécration d'une nouvelle République". "Il est possible d'outrepasser toutes les difficultés avec la participation de tous les Algériens" Abdelkader Bengrina depuis Blida: "Nous sommes contre la transition et avec l'organisation de l'élection présidentielle. La Constitution et l'urne sont les points qui nous sépare de ceux qui la refuse". "Nous choisissons l'Algérie et nous devons aller aux urnes pour déjouer les plans de la bande". Abdelmadjid Tebboune depuis Adrar: "La quasi-totalité des Algériens soutient l'organisation de l'élection présidentielle (...) Le peuple doit participer massivement pour sauver et préserver le pays de tous les dangers qui le guettent". "Nous respectons les convictions de ceux qui refusent la tenue de l'élection mais personne n' a le droit de priver les citoyens d'aller voter".