GASTEIZ (Espagne) - La 44ème conférence de soutien et de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui (Eucoco) a souligné, samedi à VITORIA-GASTEIZ, que l'Espagne assume une lourde responsabilité dans la colonisation par le Maroc du Sahara occidental. "La 44ème conférence EUCOCO de soutien à la lutte du peuple sahraoui pour recouvrer ses droits fondamentaux et l'autodétermination s'est tenue les 22 et 23 novembre 2019 avec grand succès à Vitoria-Gasteiz au Pays Basque en Espagne. Pays qui assume une lourde responsabilité dans la colonisation par le Maroc du Sahara Occidental", a-t-on souligné dans la Déclaration finale. La Conférence a tenu à saluer "la résistance héroïque du peuple sahraoui et en particulier des femmes, dans les Territoires occupés et les campements de réfugiés". La Conférence EUCOCO s'est félicité également des avancées remarquables réalisées par la cause sahraouie au niveau des plus hautes instances juridiques de l'Union Européenne et de l'Union africaine. "De plus, les plus importantes associations de juristes internationaux n'ont eu de cesse de rappeler aux responsables des instances politiques internationales et nationales les droits les plus fondamentaux du peuple sahraoui", a-t-on-souligné dans la Déclaration finale. Et ce, explique le texte, afin de "mettre un terme à l'occupation coloniale du Sahara occidental par le Maroc, et afin que cessent la répression et les emprisonnements des citoyens sahraouis ainsi que l'exploitation éhontées de leurs ressources naturelles". "Une mobilisation des organisations de jeunesse, du mouvement social, du mouvement pour la paix sera nécessaire afin d'élargir les bases de la solidarité. Les missions civiles de jeunes citoyens dans les camps et dans les territoires seront multipliées tout au long de l'année 2020 avec l'appui du Comité National Algérien de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS)", a plaidé la 44e Eucoco. L'ONU appelée à assumer ses responsabilités La Conférence a lancé un appel au Secrétaire général des Nations Unies M. Guterres et Mme Michele Bachelet, Haute Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, à se saisir du dossier sahraoui. "Il importe qu'ils se rendent à la rencontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés et dans les campements de réfugiés afin que la Minurso conduise à son terme le processus d'autodétermination et assure la protection et les droits humanitaires des Sahraouis victimes de l'occupation marocaine dans les territoires occupés. Les réfugiés sahraouis, souligne la Déclaration, "sont eux aussi victimes de l'invasion marocaine et ont besoin de la protection de la défense de l'ONU". Le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui rappelle à la Commission européenne et à son nouveau Haut représentant à la politique étrangère, M. Josep Borrell, leurs obligations de respecter les arrêts de la Cour de Justice européenne et de reconnaître le Front Polisario comme représentant du peuple sahraoui, seul apte à négocier des accords de coopération". " Il entend amplifier son travail avec l'intergroupe Paix pour le Peuple Sahraoui du Parlement européen", a-t-on soutenu. L'Espagne et la France interpelés "Deux pays européens jouent un rôle déterminant pour l'avenir d'une paix juste fondée sur le respect du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies : l'Espagne et la France", a souligné encore la Conférence. "l'Espagne se doit de dénoncer les Accords de Madrid du 14 novembre 1975 par lesquels le Maroc justifie son occupation du Sahara Occidental", a-t- on souligné, affirmant qu'"il se doit de reconnaître le Front Polisario mouvement de libération nationale du Sahara Occidental, et de lui apporter l' aide politique et humanitaire nécessaire pour la défense des droits et des intérêts du peuple sahraoui." Et d'ajouter: "La France en considérant le Maroc comme son protectorat, soutient et encourage l'occupation du Sahara Occidental. Elle est de ce fait la principale entrave à toute solution conforme à la légalité internationale tant au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies qu'au niveau de l'UE". "La France se doit de contribuer à la solution de ce conflit et d'aider ainsi à la construction d'un Maghreb Uni entre des libres et égaux en droit", a encore plaidé la Conférence.