Le scrutin présidentiel pour la communauté nationale établie à l'étranger s'est poursuivi normalement jeudi dans la zone 1 de Paris où les tentatives de "chahuter" la votation ont fini par produire un effet "inverse", le nombre de votants étant allé crescendo en ce dernier jour de l'opération électorale pour élire un nouveau président de la République. Selon des délégués de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), les manifestations à proximité des bureaux de vote pour empêchement, parfois même physiquement, des citoyens d'accomplir leur devoir électoral, ont "encouragé" des électeurs à se déplacer vers les bureaux de vote, bravant la grève générale des transports que connait la France depuis une semaine. Dans une déclaration à l'APS, Khaled Amara, délégué de l'ANIE au Consulat d'Algérie à Créteil, s'est dit "satisfait" du nombre de votants qui, selon lui, "augmente de jour en jour" pour choisir un président de la République à même de diriger le pays et de le sortir de la crise politique qu'il traverse depuis plusieurs mois, malgré les "intimidations de manifestants regroupés devant la porte principale du consulat", a-t-il regretté. Pour lui, ce genre d'aptitudes a mené certains concitoyens à accomplir, pour la première fois, leurs devoir électoral malgré dans le but de "répondre aux comportements indécents des opposants". Mêmes propos tenus par la déléguée adjointe de l'ANIE, Fatima Chergui, sur le nombre de votants à quelque heures de la clôture des urnes ce jeudi. Elle a fait savoir que les manifestations ont fait naitre chez les électeurs une "volonté manifeste" de se rendre aux urnes pour accomplir leur devoir électoral" d'où l'enregistrement, a-t-elle fait observer, d'une évolution quotidienne du nombre des votants. Des dizaines de manifestants se rassemblent depuis samedi dernier - premier jour du scrutin pour la communauté nationale à l'étranger - devant les consulats pour protester contre l'élection et empêcher sa tenue. Pour mieux contrôler la situation, les services consulaires et l'ANIE ont décidé de renforcer, dès le deuxième jour du vote, la sécurité de ses bâtiments et le "rapatriement" de l'ensemble des bureaux de vote, délocalisés dans un premier temps. Des électeurs affirmant n'ayant "jamais" voté, ont afflué en force jeudi vers les bureaux de vote, confiant s'être déplacés "en solidarité" avec ceux ayant été empêchés d'accomplir leur devoir électoral. "Où est cette démocratie que ces manifestants s'en réclament ? Je n'ai jamais voté, mais aujourd'hui, par principe, je vais accomplir mon devoir électoral en solidarité avec nos concitoyens", a déclaré Djamel, un trentenaire. "Ils appellent, au nom de la démocratie, au changement du système, à l'instauration de la justice et au départ de tous ceux qui ont fait partie de l'ancien régime, mais en parallèle, ils saccagent les urnes et agressent les citoyens notamment les personnes âgées", a fulminé de colère la jeune Nadia, confiant que même si aucun des cinq candidats ne l'a convaincue, elle voterai quand-même et ce, après avoir vu sur les réseaux sociaux des vidéos "choquantes" de personnes humiliées parce qu'elles voulaient simplement accomplir leur devoir électoral. Comptant 319.328 électeurs, la Zone 1 de Paris couvre cinq circonscriptions consulaires avec 83.999 à Créteil qui comprend 8 bureaux de vote dont un délocalisé, 81.098 à Bobigny (12 bureaux de vote), 62.944 à Pontoise (14 bureaux dont 12 délocalisés), 51.258 à Nanterre (12 bureaux dont 5 délocalisés) et 40.127 à Paris (11 bureaux de vote dont 6 délocalisés). Le total du corps électoral à l'étranger compte, quant à lui, un peu plus de 914.000 électeurs répartis sur 60 centres et 395 bureaux de vote. Outre les 114 commissions électorales au niveau des consulats et des missions diplomatiques, l'ANIE dispose de 8 coordonnateurs répartis sur huit (8) zones géographiques et de 27 délégués à l'étranger. Cinq candidats sont en lice pour cette élection présidentielle, à savoir Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Abdelkader Bengrina, Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Bélaïd.